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Edito
Mars-mai
2006
L'égalité des chances
devient un enjeu pour le conseil
Alors que la LOLF entre officiellement en vigueur et qu'à un an
et demi des élections présidentielles le gouvernement
accroît le rythme de ses propositions de réforme, la
rue qui en France sait tout sur tout se lève et dit non! Dommage
que le conservatisme des uns gâche l'égalité des
chances des autres, notamment de ceux qui veulent travailler! Pourtant
les événements internationaux montrent qu'il est
peut-être urgent de se réformer... Mais lorsque c'est
urgent c'est déjà trop tard disait Talleyrand
Clémenceau,
Caricatures du prophète, Mittal Steal... La roue tourne vite,
pour reprendre l'image du dessin qui accompagnait nos voeux du
précédent édito. L'année 2006 à
peine commencée et déjà les signaux
télévisuels indiquaient clairement qu'il était
temps de repenser nos stratégies face à la montée
en puissance de forces qui défient nos logiques autant que nos
habitudes. Un pétrole qui se renchérit, une Asie
qui se développe et c'est toute la donne du monde qui bascule
dans un Poker où certains ont peut-être un peu trop
tôt abattu leurs cartes. Face à ces
événements, la France a
profité du moment pour joyeusement s'occuper de son nombril
entre les
vacances de février et les ponts du mois de mai, période
au cours de laquelle on a vu défiler main dans la main des
étudiants que la réforme du CPE ne concernait
guère, des syndicats somme toute assez peu
représentatifs, et un corps enseignant qui ne sert plus
qu'à s'auto-reproduire. Car la logique qui prévaut est
bien que les meilleurs étudiants viendront un jour remplacer
leurs pairs
après un parcours initiatique qui vaut son pesant de caricature
prophétique: recherche universitaire française,
combien de Prix Nobel? Combien de brevets transformés en
multinationales? Combien d'obscures "publies" qui ne forment que
l'offrande rituelle des thésards à leurs mandarins?
Thésards laissés pourtant pour compte de la recherche,
tâcherons
corvéables à merci, cerveaux et petites mains
révocables à
tout moment au cours des 2 années que durent leurs thèses
d'université... Deux ans me direz-vous? Le temps d'un CPE vous
répondrai-je!... On
comprend mieux dés lors qu'avec cette absence totale de sens
autocritique, l'université nous ait donné la leçon
et dépêché
ses étudiants les plus désœuvrés pour
agrémenter les plateaux des "20 Heures" par des propos aussi
conservateurs qu'insipides. Dans un pays "qui a tant aimé sa
révolution", certains regretterons les Leaders de 68 qui au
moins avaient du panache. Là non! On est resté confondu
devant ce qui nous a semblé être l'ébauche d'une
philosophie du "80% d'une classe d'âge accédant
à la fonction publique"! Décidément la
France reste bien le dernier pays soviétique au monde. Pourtant,
le CPE, qui a été retiré depuis lors dans les
rocambolesques conditions que l'on sait, n'était qu'un volet
particulier d'un Package législatif d'une toute autre nature,
visant à l'égalité des chances et à
l'intégration, finalisé à la hâte certes,
mais avec générosité après les
événements de l'automne. Le point de départ en
tout cas pour nous d'un gros dossier (en cours de bouclage) sur les
discriminations d'un côté et l'intégration de
l'autre, avec des petites structures de conseil
spécialisées dans le domaine: Geste, MCC, Alain Gavand
Consultants et de grands groupes tels Deloitte et BPI-Bernard Brunhes
Consultants, lesquels se sont engagés officiellement sur ce
terrain difficile. A cette occasion, et dans l'aval du discours
prononcé au Palais Brongniart lors du colloque organisé
par Deloitte nous avons interviewé Azouz
Begag, Ministre
délégué à la Promotion de l'Egalité
des Chances qui nous offre sur le sujet une vision aussi
réconfortante que rafraîchissante. Autre interview,
d'une toute autre nature mais qui au bout du compte donne un
éclairage original sur les maux de la France, celle d'Edward de
Bono, apôtre de la
pensée parallèle et un des derniers grands gourous de ce
monde du conseil ; une interview recueillie dans l'aval de la
conférence qu'il avait donnée à l'Hôtel
Crillon à l'invitation de l'AMCF qui y tenait son congrès
annuel en décembre dernier. Selon Edward de Bono: "Les
démocraties ne seraient pas très bonnes pour produire des
choses nouvelles ". On veut bien le croire dés lors qu'il
nous précise: "Le problème en France c’est que
l’accent est mis sur l’analyse... Ce n’est pas suffisant. Dans la vie,
vous devez concevoir, réaliser et finalement apporter de la
valeur". Et là, ce n'est pas le raisonnement déductif
auquel il faut faire appel mais inductif. Fort heureusement il nous
enseigne que: "L’intelligence n’est
pas innée... la créativité est une
compétence que chacun peut manifester et améliorer". A
condition bien sûr de la travailler. Mais travaille-t-on encore
en France?
Bertrand
Villeret,
Rédacteur en Chef
de ConsultingNewsLine
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interdite
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Azouz
Begag,
Ministre délégué à la Promotion de
l'Egalité des Chances
et
Jean Paul Picard, Président de la Direction
générale de Deloitte France
lors de la conférence organisée par Deloitte au Palais
Brongniart
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