Forum
8 avr 2022
ConsultingNewsLine
Le patrimoine déclaré par Emmanuel Macron pour la présidentielle 2022 est-il sujet à interrogation comme en 2017 ?
Interview :
Serge Grass, U3C

Serge Grass


Jean-Luc PLacet
Copyright  Serge Grass pour ConsultingNewsLine 2022

  Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme  
                                                                                    
Lavoisier 1743 - 1794  
                                       chimiste et économiste célèbre, mais guillotiné quand même!  




Le site de la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique), a publié le 8 mars 2022 les patrimoines et revenus déclarés par les candidats à l'élection présidentielle. Elle indiquait de manière ostentatoire : " La Haute Autorité publie les déclarations de patrimoine et les déclarations d’intérêts et d’activité de tous les candidats à l’élection présidentielle, sans que ces déclarations ne puissent faire l’objet d’un contrôle de sa part ". Comprendre que la haute autorité n’a pas beaucoup d’autorité. Elle précise ensuite pour le président sortant : " La déclaration de fin de mandat comporte une actualisation de l’ensemble des rubriques prévues dans la déclaration initiale, avec la récapitulation des revenus perçus au cours du mandat. Les évènements majeurs ayant affecté le patrimoine doivent également être mentionnés. ". Comprendre : si vous pensez qu'il peut y avoir eu des déclarations contestables avant - et que par définition la HATVP n'aurait pas pu contester - ne comptez pas sur elle pour le faire maintenant...  Autrement dit : C'est pas parce qu'il pourrait y avoir des erreurs, qui par nature se perpétuent, que l'on va les intégrer dans nos chiffres histoire de nous donner tort et de vous donner l'occasion de vous en plaindre une deuxième fois ! L’État est en effet un peu chinois : il veille au maintien de l’harmonie dans la continuité. Reste donc le parquet financier, malheureusement quelque peu aux ordres du pouvoir, même si celui-ci peut changer après les élections...
 
Rappelons qu'en février 2017, le Parquet financier avait été sollicité par l'association de contribuables U3C (Union Civique des Contribuables de Franche Comté), représentée par Serge Grass, associée à Jean Philippe Allenbach et Paul  Mumbach en raison des déclarations faites par le candidat Emmanuel Macron auprès de la HATVP. Elles faisaient état d'un patrimoine anormalement bas au regard des revenus déclarés au cours des 8 années précédentes. Inspecteur des finances (donc haut fonctionnaire), le candidat Macron était entré plus ou moins suite à la Commission Attali à la Banque d'affaires Rothschild en 2008, laquelle travaillait alors, ou allait travailler, selon diverses sources, sur les dossiers ATOS-Siemens et Nestlé-Pfizer notamment. Il avait par la suite intégré le cabinet du président Hollande en mai 2012 au poste de secrétaire général adjoint de l'Elysée avant de rejoindre Bercy comme Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique (août 2014), période au cours de laquelle a été vendu à General Electric la filière générateurs de la branche nucléaire d'Alstom (technologies Arabelle notamment), pièce maîtresse du nucléaire français.

On connaît la suite : constitution rapide et dispendieuse d'un parti "Les républicains en Marche" et victoire à la dernière présidentielle, alors même que le parquet financier avait dès janvier 2017 lancé comme par hasard une vraie-fausse affaire Fillon qui de facto devait affaiblir le candidat concurrent de Macron à grands renforts cadencés de déclarations d'une presse rouleau-compresseur savamment alimentée par les fuites judiciaires d’un dossier bouclé au pas de charge (Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, janv 2016 – mai 2017).

Interpelé de manière très documentée par l'association U3C, le parquet financier classait l'affaire de la déclaration surprenante du candidat Macron et déployait celle du candidat Fillon qui ne reposait sur aucune faute pénale. Je donne mes voix à Emmanuel Macron avait alors dit le candidat vaincu en bon et franc camarade au pieds du mur.

ConsultingNewsLine : Serge Grass, c'est vous qui, avec avec deux autre personnes (Mrs Mumbach et Allenbach), avez sollicité la HATVP dès le 15 fév 2017, alors que l'affaire Fillon battait son plein depuis le 24 janvier. Vous aviez examiné le patrimoine déclaré par Emmanuel Macron, candidat d'un nouveau parti issu de nulle part. Quels étaient les griefs retenus par U3C et quel a été le résultat  obtenu au bout du compte ?

Serge Grass :  Le patrimoine déclaré par M Macron lorsqu’il a quitté son poste de ministre était (cf. pliens en annexe) de 63 048 €. Pour les présidentielles, six mois plus tard, son patrimoine était de 309 654 €. (Il avait perçu 274 141 € pour la vente de son livre « Révolution »). Ainsi E Macron avait un patrimoine à peine supérieur à celui de Philippe Poutou ! Ce sont ces incohérences qui nous ont incité à informer la HATVP. Elle nous répondra le 8 mars : « Les agents de la Haute autorité étant soumis au secret professionnel, en application de l’article 19 de la loi du 11 octobre 2013 précité, je vous informe toutefois que vous ne pourrez pas être informé des suites données par la Haute Autorité des informations que vous lui avez adressées ».

Le 3 mars nous avons écrit au parquet national financier :  «  Il nous paraît surprenant que, M. Macron qui a perçu plus de 3 000 000 € de revenu entre 2010 et 2013 déclare une fortune nette le 24 octobre 2014, lors de son arrivée au gouvernement, que de 156 000 €, pour ensuite n’être plus que de 63 048 € quand il en est parti (cf. sa déclaration du 28/10/2016).
 
Également surprenant qu’on ne trouve pas trace dans son patrimoine du portefeuille ayant sécrété des revenus de valeurs mobilières à hauteur de 291 000 € en 2011 et de 270 000€ en 2012, lequel se devait, à tout le moins, d’avoir une valeur de 3 000 000 € .
 
Ces chiffres nous semblent incohérents et les variations inexpliquées pourraient cacher des omissions importantes.
 
Quoi qu’il en soit, on ne saurait écarter, par avance et sans le moindre examen, l’hypothèse d’une éventuelle sous-estimation de sa fortune dans sa déclaration 2014. »

Le 24 mars, M François Molins, Procureur, nous répondait : « … qu’il avait transmis notre courrier à la Haute Autorité … que le Président de la HATVP m’a indiqué que vos courriers n’apportaient pas d’éléments nouveaux quant à la situation de Monsieur Macron … il résulte des éléments qui m’ont été communiqués que l’ensemble des mécanismes de contrôles à la disposition de la Haute Autorité a été mise en œuvre … au terme de ces contrôles … aucun élément ne permettait de mettre en cause, le caractère exhaustif exact et sincère des déclarations de M Macron. …J’ai donc l’honneur de vous faire connaître que je ne donne aucune suite à votre requête, aucun de ces éléments étant de nature à justifier une enquête. »

Dans un film récemment sorti par Off Investigation j'ai découvert qu'un avocat indiquait avoir lui aussi sollicité le procureur de la République en mars avec le même résultat.


ConsultingNewsLine : à l'époque de nombreux journaux se sont émus du patrimoine très faible d'Emmanuel Macron sans avoir semble-t-il eu le réflexe de solliciter le parquet financier, seule autorité à pouvoir enquêter, notamment dans les comptes des banques : Le Canard Enchaîné, Médiapart, Challenges, Le Monde, Le Figaro, Valeurs Actuelles... ils s'y sont tous mis avec un peu de retard pour certains et sans trop de conviction pour d’autres ...

Serge Grass : ConsultingNewsLine avait relayé notre travail. Il a été le seul à avoir noté le deux poids deux mesures entre « l'affaire » Fillon qui faisait le quotidien des journaux et une « affaire » Macron qui ne semblait pas les intéresser, y compris ceux de droite qui n'ont pas eu le courage de soutenir leur candidat. Un journaliste m’avait alors déclaré « Si je parle de ce dossier, je suis viré ! »


ConsultingNewsLine : Vous voulez dire qu'ils faisaient la promotion du banquier "libéral"  Emmanuel Macron au détriment de François Fillon ?

Serge Grass : Macron prolongeait Hollande qu'il avait servi. La gauche, qui ne le voyait pas en héritier du socialisme, aurait dû le torpiller, ce qu’elle n’a pas fait. Quant aux journaux de droite ils se sont associés à ceux de gauche contre leur candidat. Autrement dit malgré leurs divergences apparentes, leur positionnement a été « tous pour Macron ! »


ConsultingNewsLine : Le classement sans suite par le parquet financier alors que l'affaire Fillon se déployait aurait dû les alerter, non ?

Serge Grass : Je m’interroge sur la réalité des divergences entre la droite et la gauche de gouvernement qui, depuis Pompidou, alternent au pouvoir. Les discours sont différents mais les politiques sont similaires : Signature des accords du GATT, négociés par Rocard  et signés par Balladur conduisant à la mondialisation de l’économie et à une concurrence déloyale pour les entreprises nationales. Ouverture des frontières à l’immigration africaine sans contrôle. Laisser-faire de la délinquance. Explosion des législations réglementant le quotidien des Français au détriment des libertés fondamentales …

Amener Macron au pouvoir c’était satisfaire au projet d’une Europe que Macron rêve de présider au détriment de l’autonomie politique et économique de la France. Projet supporté par les puissances financières et industrielles et les politiciens d’affaires de droite comme de gauche.


ConsultingnewsLine : Vous avez été les premiers à évoquer la possibilité d'une dissimulation derrière des mécanismes de capital bancaire dont on ne sait toujours pas si tout cela était bien régulier ou non.

Serge Grass : Notre démarche a été purement juridico-technico financière, elle n'était pas journalistique. Je suis étonné que parmi les journaux qui ont évoqué l'affaire, aucun n'ait retenu nos découvertes que nous avions publiées sur le Net. Le fait que l'ancien employeur d'Emmanuel Macron soit la banque Rothschild*, a sûrement calmé l'enthousiasme de beaucoup.


ConsultingNewsLine : La banque Rothschild* a dernièrement émis un communiqué de presse, via l’AFP pour indiquer que ses associés-gérants n’étaient pas rémunérés à l’étranger. Cela n’empêche pas le citoyen de se poser des questions, observer des faits, relever des contradictions, émettre des hypothèses. Concernant le patrimoine d'Emmanuel Macron, la situation est-elle toujours la même aujourd'hui ?

Serge Grass : Je le pense, et pour la simple raison que si il y eu une « erreur d'évaluation » en 2016 cette erreur se perpétue en 2022. Si vous cachez des lingots dans votre jardin, 5 ans plus tard ils sont toujours là ! Emmanuel Macron a déclaré avoir gagné 4 619 098 € entre janvier 2009 et aujourd’hui et son patrimoine n'est que de 552 742 € selon sa dernière déclaration à la HATVP (cf. Annexe)! Soit à la 10 ème place sur 12 candidats. Or, comme conseiller, ministre puis président, il a été nourri, logé, chauffé, transporté,  etc... par la République depuis 2014. Ses dépenses déclarées sont fluctuantes. Suivant les médias : « Je suis dépensier ... j’ai peu de besoins … je suis à l’abri jusqu’à la fin de mes jours »...  Comme l'avait fait remarqué à l’époque le journaliste Olivier Berruyer (Les Crises), pour expliquer la différence il aurait fallu dépenser "un smic par jour", et l’on pourrait ajouter durant 8 ans !


ConsultingNewsLine : La presse mainstream n’insiste pas sur le différentiel de plusieurs millions d’euros (revenus/patrimoine) du candidat Macron. On a l'impression qu'ils veulent éviter d’aborder le sujet ...

Serge Grass : D'emblée les chiffres démontrent qu'il y a une anomalie. Vous ne pouvez pas dépenser autant, même en travaux ou en d'achat d'objets de luxe … Ces derniers devant être déclarés comme patrimoine. Ce fut déjà le cas lorsque le couple Macron a fait l’objet d’un redressement fiscal pour le pavillon du Touquet de Madame Macron dont la valeur avait augmenté eu égard à des travaux réalisés et aux évolutions du marché, les contraignant à payer l’ISF en 2016, ce qui est  cocasse pour un énarque ministre de l’économie et « virtuose de la finance ». Peut-être que pour lui 200 000 euros c’est un détail (d’où près de 10 000 euros d’ISF)! On ne peut faire disparaître un capital, c'est pourtant ce que Macron semble avoir fait. Donc on a plongé dans les documents disponibles. Mais dès que l'on commence à regarder de près, tout devient flou dans la nébuleuse de la banque.


ConultingNewsLine :  Ce flou provient-il d'une documentation peu accessible ou est-ce la structuration même de la banque qui en est à l'origine ?

Serge Grass : La complexité des structures de la banque Rothschild ne facilite pas les recherches.  On trouve 372 187 € en actions dans une entité qui sont transférées à deux « commandités » cooptées par la banque le même jour comme associés gérants ! Impossible de savoir si ces transferts d'actifs se sont fait sous la forme d’une vente ou d’une mise au chaud chez des prête-noms !

Je tiens à préciser ici que notre objectif n’a jamais été de contester les revenus de Monsieur Macron. Ni la régularité des opérations de la Banque Rothschild. En termes bancaires, tout est probablement légal. Mais, les déclarations de patrimoine, qui ont surtout pour objectif « dans le cadre d’une élection » d’informer les électeurs et de détecter les risques de conflits d’intérêts, doivent faire apparaître la totalité du patrimoine et des placements . Et ne pas le faire de manière transparente c’est circonvenir au principe déjà précisé dans la loi : Le code pénal punit d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 45 000€ d’amende le fait d’omettre de déclarer une partie substantielle de son patrimoine ou de fournir une évaluation mensongère de son patrimoine… Peuvent être prononcées à titre complémentaire de la première de ces peines l’interdiction des droits civiques...


ConsultingNewsLine : Emmanuel Macron a un moment rentre dans le capital de la banque Rothschild. Il pourrait donc y avoir placé tout ou partie de son capital issu de ses rémunérations, ce qui expliquerait les sommes "manquantes", c'est un peu ça l'idée que vous avez suivie ?

Serges Grass : Emmanuel Macron entre chez Rothschild en 2008 comme salarié, devient associé gérant en 2011 (cf. annonce dans Les Echos) et quitte la banque en mai 2012 pour rejoindre François Hollande à l'Elysée. Parmi les éléments qui interpellent, le compte rendu de la gérance présidée par Monsieur Rothschild  qui stipule : « [avoir] pris acte de la démission de Monsieur Macron le 15 mai 2012, et [avoir] créé deux sociétés, avec effet au 8 juin 2012 : RCI gestion au capital de 1000€ et RCI partenaire au capital de 18 € ». La création de ces deux sociétés, dans la même délibération laisse à penser que Monsieur Macron a continué d’être « et » associé commanditaire « et » gérant commandité sous une nouvelle forme dans laquelle il n’apparaissait plus formellement. Si cette hypothèse devait être confirmée il s’agirait d’un conflit d’intérêt majeur alors même que certaines transactions (vente d’Alstom en 2014) opérées par l’État ont grandement spoliées les intérêts de la France.

- RCI gestion a été radiée le 31 12 2013.
- RCI partenaire a été fermée le 28 06 2019,
  elle était donc active lorsque E Macron était ministre et président !

Si nos interrogations devaient s’avérer fondées, elles mettraient en évidence un conflit d’intérêt majeur puisqu’il aurait été encore actionnaire de la banque alors qu’il était ministre de l’économie puis président de la République.

Il faut ajouter que dans sa déclaration de 2014 figure : « Titres ouverts dans les livres de Rothschild et Cie  185 parts de fonds placement dans les PME  31 936 €. (fonds captif proposé aux salariés de Rothschild et Cie souscription en mars 2012. (fonds non liquide géré par une équipe indépendante). » En 2017 : « fonds de placement dans les PME
» s’élèvaient à 61 516 €.

Ainsi, pendant qu’il était ministre il a semble-t-il continué à bénéficier de parts de fonds de placement réservés aux salariés de Rothschild et Cie !


ConsultingNewsLine : D’où la nécessité de bien comprendre l'étendue de ce capital, qui expliquerait les millions disparus, les "fantômes", au sein ou à la périférie de la banque d’affaire pour laquelle il a travaillé et qui l’a fait « Associé »

Serge Grass : J’ai mis du temps à comprendre les rouages du fonctionnement. Les associés gérants, avec une part de 16 € ou 18 €, sont des associés symboliques au sein d’une entreprise dont le capital est divisé en 100 000 parts. Une part est un artifice qui permet de rémunérer des prestations libérales sous forme de BIC (Bénéfices industriels et commerciaux), et par des dividendes comme associé de la banque. Ces revenus ne sont pas soumis aux charges sociales. Si Macron avait été un associé "normal" sa part à 16 € ne lui aurait pas permis de percevoir 561 582 € de revenus de capitaux mobiliers pour la période du 1er janvier 2011 au 8 mai 2012, sauf à considérer que les profits de la banque auraient, été durant cette période, de 56 milliards d'euros !!!


ConsultingNewsLine :  En Juin 2014 l'activité turbines à gaz pour le nucléaire d'Alstom (filière civile, sous-marins et porte-avion) a fait l’objet d’un rachat par l’américain General Electric. L’opération ne va devenir effective que fin 2014. Le ministère de l’économie - au titre des achats d’entreprises par l’étranger - valide l’opération. Emmanuel Macron est ministre depuis août. La banque d’affaire choisie pour cette opération est justement la banque Rothschild (Lazard pour GE).

Serge Grass : La Commission Marleix à l’Assemblée nationale semble considérer que l’opération de rachat aurait même été envisagée dès 2012 et le conseiller sur le sujet n’aurait pu être qu’Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l’Elysée. En tant que président de la République il n’a pu être entendu devant la commission, mais les déclaration d’Olivier Marleix, président de la commission d'enquête vont bien dans ce sens (cf. déclarations à la presse en annexe). Ainsi E Macron pourrait être l’instigateur, le réalisateur et le partenaire de cette opération. C’est la raison pour laquelle la justice doit être saisie à nouveau.

S’ajoute l’actualité, et les 1,6 milliard d’euros que l’État français aurait versé en 2020 à des cabinets privés, au premier rang desquels McKinsey & Co, en échange de “conseils” sur des sujets aussi divers que la gestion de la pandémie, l’éducation ou les retraites. Ces recours à des cabinets privés, qui conseillent tous les pays « progressistes », mettent en évidence que la gouvernance mondiale est bien "en marche"! Mais ces cabinets sont aussi  les mêmes que ceux qui ont fourni les études pour la vente des fleurons de notre industrie, dont Alstom, bradé aux Américains et racheté aujourd'hui au double de son prix de vente !

Aussi doivent être approfondis les conflits d’intérêts liés à cette spoliation des biens de la France. Et sur ce point il est clair que nous avons entrevu une possibilité de conflit d'intérêt concernant le patrimoine d'Emmanuel Macron. Les différences entre ses revenus
et son patrimoine ne sont pas explicables rationnellement. Elles nécessitent des enquêtes de la justice pour faire savoir quelle est la réalité de ce patrimoine, son étendue, et y a-t-il oui ou non dissimulation !

Propos recueillis par Bertrand Villeret,
Rédacteur en chef, ConsultngNewsline   


Serge Grass est Président de l’association Union Civique des Contribuables Citoyens (U3C).
Il est ancien conseiller régional de Franche Comté.



* Nota : Le terme "Banque Rothschild" est utilisé dans le texte uniquement pour désigner de manière générale la banque d'affaires qui a employé Emmanuel Macron et/ou dont il a été ou serait encore actionnaire lorsqu'une dénomination plus précise ne semble pas nécessaire pour la compréhension du texte. Lorsque le nom exact de l'entité
semble nécessaire et peut être précisé, celui-ci est indiqué au mieux de ce que l'on sait eu égard aux documents consultés et cités en annexe. Les entités ne portent pas toutes explicitement le nom de Rothschild.


Serge Grass

Whoswoo: Serge Grass
U3C




Annexe

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HATVP

https://www.hatvp.fr/wordpress/wp-content/uploads/2022/03/DIA-Macron.pdf
https://www.hatvp.fr/wordpress/wp-content/uploads/2022/03/DSP-Macron.pdf

https://www.hatvp.fr/wordpress/wp-content/uploads/2017/03/HATVP_dec_pres_2017_Macron.pdf

https://www.legifrance.gouv.fr/download/file/tuNnGqqR_-p174-5uG4CgGtc_Fh71x9KoG_z3damffY=/JOE_TEXTE   (pdf)
https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=tuNnGqqR_-p174-5uG4CgGtc_Fh71x9KoG_z3damffY=

https://www.hatvp.fr/presse/presidentielle-2022-le-role-de-la-haute-autorite/


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Chronologie

En septembre 2014, Me Macron a déclaré à la HATVP disposer de 1 210 417 € d’actifs et d’une dette de 1 054 267 €, soit un patrimoine net de 156 150 €. Il avait alors déclaré avoir gagné 3 254 752 € entre le 1er janvier 2009 et septembre 2014.

En août 2016, au sortir de son poste de ministre de l’économie, il a déclaré 315 795 € d’actifs et 252 747 € de dettes soit un patrimoine net de 63 048 €. Il avait gagné 189 844 € comme ministre.

Lors de la présidentielle de 2017, son actif était de 610 145 € et sa dette de 300 490 € soit un patrimoine net de 309 654 €. Il avait perçu 274 141 € pour la vente de son livre « Révolution ».

Dans sa nouvelle déclaration de candidat de mars 2022, son actif est de 675 257 € sa dette est de 122 515 € soit un patrimoine net de 552 742 €.  Durant sa présidence il a gagné 900 361 €.

De façon global, il a gagné 4 619 098 € entre janvier 2009 et aujourd’hui et son patrimoine est de 552 742 € !  Autrement dit, il donne à penser qu’il a dépensé 29 000 € par mois durant cette période ! Soit 1000 euros par jours environ. Alors que comme ministre et Président il a été nourri, transporté, chauffé, logé, etc … par la République.

Si ce que « Monsieur » a déclaré interroge, ce qu’il n’a pas déclaré interroge plus encore. Le 4 mai 2012 était  publié l‘avis préalable de l’assemblée générale de Paris Orléans du 8 juin 2012.
Par cet avis nous apprenons que Monsieur Macron disposait de 20 actions  de la « Financière Rabelais » d’une valeur unitaire de 18.609,36 €, soit 372 187 €.
https://web.archive.org/web/20180817095549/http://www.journal-officiel.gouv.fr/publications/balo/html/2012/0504/201205041202086.htm
( 58 e résolution, page 86)

Le 12 mai Monsieur Macron, nommé conseiller auprès du nouveau Président de la République François Hollande, donnait sa démission de la Banque Rothschild. Le 23 mai une nouvelle convocation était publiée dans laquelle Monsieur Macron avait disparu ! Ses 20 parts ont été affectées à deux personnes qui ont été cooptées comme associés de la banque Rothschild, comme lui, le 19 décembre 2010 !

Par cooptation, Monsieur Macron était devenu « associé gérant » de « Rothschild et CIE, société en commandite simple ».
Ce qui lui a permis de gagner entre le 1er janvier 2011 et le 12 mai 2012 : 1 988 413 € :
-  1 426 831 € de BIC, commissions sur les transactions qu’il a réalisées comme gérant,
-  561 582 € de revenus de capitaux mobiliers comme associé de la banque.

L’annonce légale N° 11 829 467 nous apprend : ICI  les décisions de la gérance de Rothschild et CIE :
- Elle a pris acte de la démission de Monsieur Macron le 15 mai 2012, elle a  créé deux sociétés, avec effet le 8 juin 2012 : RCI gestion au capital de 1000€ et RCI partenaire au capital de 18 €.
La création de ces deux sociétés laisse à penser que Monsieur Macron était toujours associé gérant sous une nouvelle forme dans laquelle il n’apparaissait plus formellement. Si cette hypothèse devait être confirmée il s’agirait d’un conflit d’intérêt majeur qui pourrait expliquer certaines transactions qui ont spoliées les intérêts de la France.

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Presse

Déclarations d'Emmanuel Macron à Alstom Belfort :

Enclenchée quand Emmanuel Macron était secrétaire général adjoint de l’Élysée (2012-2014) et parachevée lorsqu’il était ministre de l’Économie (2014-2016).

«J’étais collaborateur (de François Hollande) à l’époque », a rappelé le président, « et ce n’était pas l’État qui était à la tête d’Alstom ». « Quand je suis venu quand j’étais ministre », en 2015, « ce n’était pas une période facile », a encore fait valoir M. Macron.  « C’était ça ou l’arrêt. J’ai défendu que c’était mieux que la suppression complète des activités ou le choix de désinvestir»
Face aux critiques, M. Macron a aussi reçu l’appui de l’ancien ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement, présent à ses côtés jeudi.
Ce chantre du souverainisme, maire de Belfort pendant 20 ans, a lui aussi rembobiné le fil de l’histoire, estimant que l’on faisait  « parfois un procès un peu injuste » à M. Macron qui n’était « pas ministre » lorsque les opérations s’étaient mises en place.
https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/emmanuel-macron-se-justifie-sur-la-vente-des-turbines-d-alstom
-a-general-electric-en-2015-4ffe5a88-8a83-11



Extrait de l'interview du député Marleix dans Causeur  :

J’ai passé six mois comme président de la commission d’enquête à examiner les conditions dans lesquelles ont été autorisées et décidées les ventes de très grandes entreprises françaises à caractère véritablement stratégique. Alstom représentait notre totale autonomie dans le nucléaire [...]  Alstom était donc une entreprise hautement stratégique. Formellement, c’est Macron qui a autorisé la vente fin 2014. L’État n’était plus actionnaire, mais il avait à donner son autorisation au titre des investissements étrangers en France.

Or j’ai découvert qu’une commande avait été passée dans le dos du ministre de l’Économie dès octobre 2012 sur le thème « Que se passe-t-il si l’actionnaire de référence d’Alstom Power décide de vendre ses participations ? ». Commande passée par quelqu’un qui était visiblement dans le secret de l’entreprise et de sa banque d’affaires. Une commission d’enquête n’a pas le droit d’interroger le président de la République, mais tous les autres acteurs qui auraient pu commanditer cette étude et que j’ai interrogés m’ont dit que ce n’était pas eux. Pour moi, par élimination, c’est Macron, Secrétaire général adjoint de l’Élysée, qui a eu cette information en 2012 et qui a décidé de laisser faire [...]

M. Macron a aussi autorisé la vente d'Alcatel, qui était notre géant des équipements de télécommunications. 80% du traffic internet mondial passe par les cables d'Alcatel Submarine Network [...] Tout cela a été l'occasion d'un ruissellement sur le tout Paris. Rien qu'avec Alstom, c'est sans doute 500 millions d'honoraires versés à différents cabinets conseil... Alstom c'est 12,3 milliards; Alcatel 15 milliards ; Technip 8 ou 9 milliards ; Lafarge 19 milliards...
https://www.causeur.fr/olivier-marleix-valerie-pecresse-lr-presidentielle-2022-227153



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