Forum
Mai
2005
Les Centres d'Appels à l'épreuve des
frontières
Une
Chronique de Nadia Hamnache
Délocalisation, le mot
est sur toutes les lèvres en ces temps agités par le
débat sur le traité constitutionnel européen.
Délocalisation, offshore, le débat là aussi avait
secoué le monde de la gestion de la relation client cet automne.
Nicolas Sarkozy alors patron de Bercy lançait la
polémique après avoir découvert que nombre de
services clients d’entreprises françaises se
révélaient en fait basés au Maroc ou en Tunisie.
Le chiffon rouge était alors agité, un décret
devait être pondu in extremis obligeant ces services clients
à annoncer à chaque appel reçu leur
localisation pour plus de transparence. Notre télévision
était envahie de reportages sur ces plateaux
délocalisés à l’instar de celui de la Fnac ou de
Wanadoo, où Fatima et Karim se transformaient le temps de leur
mission en Sylvie et François. Là-dessus, l’hiver est
venu, Nicolas Sarkozy a quitté Bercy, et les tensions se sont
apaisées.
Les saisons se suivent et ne
se ressemblent pas, et ce printemps a vu se tenir en à peine un
mois deux rendez-vous majeurs pour le monde de la relation client. Le
SECA (Salon Européen des Centres d’Appels) ouvrait le bal
à Paris Porte de Versailles le 12 avril dernier, suivi de
près le 13 mai par le lancement de la seconde édition du
SICCAM (Salon International des Centres de Contact et d’Appels au
Maroc) à Casablanca juste au-delà de ce bras de
méditerranée qui sépare les deux rives.
Au SECA, bien sur l’offshore
tenait une place importante avec un pavillon dédié
où se côtoyaient centres d’appels du Sénégal
ou de l’île Maurice. La Tunisie avait choisi de s’installer dans
un pavillon national à part pour valoriser des atouts
indéniables pour le marché souvent occultés au
profit du Maroc qui reste tout de même le champion de sa
catégorie pour attirer l’offshore français. Pour rappel
le Maroc représente 45% de l’offshore français contre 25%
pour la Tunisie, 15% pour l’Ile Maurice et 5% pour le
Sénégal. Partir, tenter l’offshore, pour des questions de
coûts bien entendu et pour suivre l’exemple de grands
opérateurs qui en plus semblent s’y retrouver sur la
qualité de services en s’appuyant sur des ressources humaines
d’un niveau de qualification supérieur à celui disponible
en France, pourquoi pas, en ces temps économiquement moroses
où la recherche du moindre coût reste légitime pour
assurer son développement voire sa survie selon les dires de
certains. En même temps, ce débat sur les
délocalisations semble avoir provoqué un
électrochoc positif dans le secteur de la relation client en
France qui en profite pour faire une autoanalyse, qui se rend compte
que la croissance en termes d’emplois créés est toujours
là (difficile tout de même de comparer les quelques 205
000 emplois en France contre les 10 000 au Maroc) et qui sous
l’égide de Monsieur le Ministre Jean Louis Borloo cette fois,
entame une vaste réflexion sur l’environnement éthique et
social du secteur ainsi que sur la formation, la qualité et la
professionnalisation.
Au SICCAM, la seconde
édition lancée en présence de Monsieur Azoulay
conseiller de sa majesté, se félicitait de l’essor du
secteur au Maroc encore « terra nullita » il y a 5 ans
selon les dires mêmes de Monsieur Azoulay et fort aujourd’hui de
100 centres d’appels et 10000 emplois. La qualité des ressources
humaines était au cœur du SICCAM, condition sine qua non pour
assurer le développement du secteur apparemment courtisé
par les Etats-Unis, l’Asie, le Moyen Orient. A la destruction sauvage
du marché de l’emploi en France, suit un discours plus serein
aujourd’hui basé sur une culture de partenariat
créatrice de richesse et de valeur ajoutée et de nouveaux
emplois dans un environnement ou l’éthique et le
développement durable sont de mise.
Ouf, la raison est semble
t’il revenue, et de chaque côté de la
méditerranée, les acteurs du secteur se repositionnent
sur leurs atouts respectifs prenant conscience que tout est question
d’équilibre. Le SICCAM a largement insisté sur les
emplois crées en France en contrepartie d’opérations
offshore au Maroc. Les pays de l’offshore se positionnent
désormais comme des compléments pour développer
une politique efficace de gestion de la relation client plutôt
que comme un concurrent pur et simple. Equilibre, équilibre, oui
tout est là, et dans un documentaire de Marc Petitjean «
Délocalisations simples comme un coup de fil »
diffusé récemment sur France 5 un
téléopérateur marocain observait tout de
même que les plus grands groupes de l’économie marocaine
étaient d’origine française… Mais je sens que je lance
là l’air de rien un nouveau débat sur la mondialisation
globale cette fois, rendez-vous dans une prochaine chronique.
Nadia Hamnache
Rédactrice en chef de Magreb - Partenariat Call Centers
Spécialiste des médias et de
la communication de par sa formation à l’Institut
Français de Presse,
Nadia Hamnache a exercé des fonctions de responsable
communication et
marketing dans le monde de la télévision et des TIC.
Aujourd’hui elle
retourne à ses premières amours : le journalisme.
Retrouvant donc les
plaisirs de ses premières armes en tant que pigiste dans la
presse
quotidienne régionale, elle assure la rédaction en chef
d’un nouveau
magazine dédié au secteur des Centres d’Appels au Maghreb.
Pour joindre Nadia Hamnache:
communication@maghreb-partenariat.com
www.maghreb-call-center.com
(temporairement en construction)
Pour Info:
Siccam:
2005
www.mrh-sira.com/siccam/modules/news/
SECA 2005:
http://salonseca2003.tarsusgroup.com/
Cabinets
spécialisés:
www.stratege-value.com
www.bsem.net
Copyright Nadia Hamnache 2005
Pour ConsultingNewsLine
All rights reserved
Reproduction interdite
|

|

Planetecologie.org
|