pOint de vUe
20 Juillet 2009




Le Grand Journal de BFM Radio reçoit Louis Berreur
 
Antoine Larigaudrie reçoit, dans son émission Le Grand Journal sur BFM Radio,  Louis Berreur, fondateur et P-dg de Nodal Consultants SA et Président de l'Unatrantec, l'Union Nationale des Consultants en Innovation et en Transfert de Technologies, pour parler de Transferts de Technologies du Spatial vers les PME terrestres...

Antoine Larigaudrie : Comment les innovations de l'industrie spatiale partent à la conquête de notre quotidien, après avoir conquis l'espace. Gros plan ce soir sur un de ces acteurs qui fait le lien entre les deux mondes. Je précise que vous êtes représentant en France du programme de transfert de technologies pour l'agence spatiale européenne. Parlez nous de votre métier, quelle est un peu la mécanique, le schéma dans lequel vous vous inscrivez dans votre rôle?


Louis Berreur :  Nous avons une activité d'études et de conseils, spécialisée en stratégies de développement industriel, exploitant l'innovation et réalisant des études technico-économiques pour assurer la réussite de ces transferts. Cette activité de transfert de technologies n'est pas seulement menée pour l'Agence Spatiale Européenne, mais également pour la recherche publique, la R&D des entreprises industrielles, et même pour les collectivités locales en région.


Antoine Larigaudrie : Le transfert de technologies au sens large, c'est quantifiable en termes de chiffre d'affaires ou en termes de retombées économiques ?

Louis Berreur : Bien sûr, tout à fait. Aujourd'hui on parle à l'occasion de cet anniversaire de 40 ans, la société, l'économie en générale, bénéficient d’ores et déjà des retombées de cet investissement et de cette réalisation tout à fait remarquables, et nous sommes un intermédiaire entre la recherche spatiale et les industriels de tous les autres secteurs. Il faut se rendre compte quand même que rien que l'Agence Spatiale investit trois milliards d'euros par an en développement technologique, et depuis sa création, plus de 150 milliards d'euros.


Antoine Larigaudrie : Ce sont vraiment des retombées au sens large pour tous les tissus industriels ?

Louis Berreur : Bien sûr, et on a constitué un portefeuille de 1200 technologies spatiales, nous réalisons une demi-douzaine de transferts par an, et nous avons accompagné la création de plus d'une centaine de jeunes entreprises innovantes en dix ans.    


Antoine Larigaudrie : Des exemples de ces transferts technologiques ? Il y en a plein, il y a par exemple l'emballage de paquets de chips à l'origine, mais il y en a plein d'autres ?

Louis Berreur : Un exemple excellent que vous citez, mais qui est un exemple de la Nasa. Nous, nous sommes européens, nous travaillons pour l'Agence Spatiale Européenne. Un cas exemplaire, c'est la Nuna Car, c'est une voiture solaire qui n'utilise que des technologies spatiales, et qui pendant trois années de suite a été championne du monde sur 3500 kilomètres, d'une course en Australie, à 96km/h en moyenne.


Antoine Larigaudrie : C'est la course de voitures électriques expérimentales ?

Louis Berreur : C'est effectivement ça, trois années de suite, elle a été gagnante et ce véhicule a été construit par des étudiants ingénieurs de l'université de Delft.


Antoine Larigaudrie : Et c'est directement une retombée de la Luna Rover je suppose ?

Louis Berreur : Non, des technologies de cellules photoélectriques et de batteries.

Antoine Larigaudrie : D'accord, c'était la génération d'après ?

Louis Berreur : Voila. Un autre exemple, je peux vous citer les airbags automobile de nouvelle génération, qui sont des airbags beaucoup plus compliants par rapport au choc du déclenchement de l'airbag, plus écologiques, qui ont été développés par la société, la jeune pousse SEVA, créée par Paul-Philippe Cord.

Antoine Larigaudrie : A l'origine, ces airbags c'était une application directe de ce qui s'était fait par le passé, dans l'espace ?

Louis Berreur : L B : Dans l'espace, lorsque dans un lanceur, certaines parties se détachent, comme les réservoirs auxiliaires, elles ont besoin d’une explosion sur des boulons explosifs qui permettent de détacher ces boosters. C'est la science de la détonique. Un autre exemple, ce sont les équipements médicaux, qui utilisent maintenant les concepts de l'optique adaptative, qui est celle des observatoires astronomiques, qui a servi à rendre la vue au satellite Hubble. Cette technologie est utilisée pour les investigations à l'intérieur de l'œil transférée, par un brillant ingénieur de l'observatoire du Mauna Kéa, qui a créé la société Mauna Kéa, Sacha Loiseau. Un autre exemple, ce sont les véhicules individuels automatiques guidés par GPS, développés par le laboratoire du Lasméa de l'université de Clermont-Ferrand, qui seront peut-être les taxis sans chauffeurs du futur.


Antoine Larigaudrie : Surtout que l'on a besoin de véhicules vraiment écologiques pour le moment. Je reviens un instant sur la médecine, je suppose qu'il y a des tas d'applications, dans le sens où il y a beaucoup d'applications médicales qui demandent des champs stériles, et que la recherche spatiale a dû évidemment apporter sa pierre à ce niveau là. Il y a des applications à ce niveau là ?

Louis Berreur : Oui, il y a des applications tout à fait remarquables. C'est une technologie développée par un laboratoire russe pour la station Mir, qui ensuite a servi à la station spatiale internationale. Cette technologie permet de stériliser l'air d'ambiance à l'intérieur des équipements, puisque les gens y vivent longtemps ils polluent avec beaucoup de microbes et de virus, et on doit stériliser l'air. Il faut une technologie qui soit très simple, très robuste, et qui consomme très peu. Cette technologie a été licenciée, à une société qui a développé des technologies en France, avec du matériel pour les hôpitaux, pour le train, pour l'avion, et qui permet de stériliser l'air ambiant. Cette société s'appelle Air In Space, elle a été créée et dirigée par Laurent Fullana.


Antoine Larigaudrie : Un dernier exemple peut-être dans le domaine du textile ?

Louis Berreur : Vous avez les pantalons, les jeans et les tenues de motards de sécurité, faits avec des fibres spatiales à haute résistance, qui ont été mis sur le marché par la société E.Squad de Pierre-Henry Servajean. Il y a aussi les batteries lithium-ion pour les futurs véhicules électriques, de la Saft, qui ont été développées pour le spatial et qui maintenant vont équiper la totalité des futurs véhicules électriques dans le monde. Cette technologie batterie lithium-ion est présentée par Yannick Borthomieu.


Antoine Larigaudrie : Saft, effectivement, qui est déjà pourvoyeur de batteries pour différents corps d'armées. Je suppose que vous regardez aussi avec intérêt, le développement de nouveaux programmes spatiaux habités ou non, vers la Lune ou Mars, pour être à l'affût de nouvelles opportunités ?

Louis Berreur : Oui, ce que je peux vous dire en conclusion, c'est que toutes ces valorisations et ces retombées qui ont une grande utilité sociétale, par exemple la sécurité, par exemple l'environnement, ont aussi un potentiel économique important. Elles ne pourront que se multiplier parce qu'il y a une croissance mondiale des budgets spatiaux en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, mais surtout dans les nouveaux pays à fort développement, en particulier Inde et Chine. S'il y a des gens que ça intéresse, on est à leur disposition. Industriels et entrepreneurs intéressés par ces transferts de technologies, on est disponibles pour eux à : www.nodal.fr.

Reproduit avec l'aimable authorisation de BFM Radio


Whoswoo :
Louis Berreur


Pour info :
www.nodal.fr/



Copyright BFM  2009
pour ConsultingNewsLine
Tous droits réservés
Interdit de reproduction


Louis Berreur







Arkania