Le point
Avril-mai 2005  



Special Eurosec 2005
Questions à Yves de Talhaouët, Président d'Oracle France
Oracle est le Leader incontesté des éditeurs de logiciels de gestion de bases de données. Invité d'Hervé Morizot pour Eurosec 2005, Yves de Talhouët, Président d'Oracle France a bien voulu expliquer à un partaire attentif les grandes lignes de la stratégie d'innovation de l'éditeur de Redwood Shore. Cette présentation était pour nous l'occasion idéale de faire le point  sur la stratégie produit d'Oracle après le très médiatisé rachat de PeopleSoft

Yves de Talhouët, vous êtes le Président d’Oracle France et à ce titre vous avez participé à la Session d’ouverture du Forum Eurosec 2005 intitulée « intelligence économique : enjeux et moyens ». Pouvez-vous pour nos lecteurs positionner votre entreprise dans cette « intelligence économique » et nous expliquer comment Oracle s’y prépare, que ce soit pour lui même comme pour ses clients,  au travers de son innovation?

Yves de Talhouët : Il faut d’abord revenir à la genèse de la société Oracle En effet, Oracle Corporation est né en 1977 sous l’impulsion de deux personnes : Larry Ellison et Bob Miner. Ces deux éminents représentants travaillaient alors sur un projet d’équipement pour la CIA (Central Intelligence Agency) et c’est dans ce cadre que l’entreprise a pris son essor. Il est important de préciser ce contexte car on comprendra aisément que l’aspect sécurité à toujours été dans les gènes de la société. C’est dans cette esprit qu’a continué d’évoluer, de se développer Oracle, esprit que l’on retrouve tout au long du cycle de développement de nos produits mais aussi dans la sensibilisation des employés de l’entreprise.

Cela me permet de faire la transition sur l’intelligence économique qui est une question de produits mais aussi une question de personnes. En effet, pour protéger son information, il faut s’équiper de système sécuritaire. Oracle met en œuvre une batterie de fonctionnalités, fruit d’une innovation permanente dans ce domaine, qui permet d’appréhender avec efficacité cette problématique. On peut citer en exemple le chiffrement des données, la gestion des identités, des systèmes de signatures évolués qui font de nos solutions les plus avérées dans ce domaine.

L’ensemble des ces solutions techniques, dont Oracle est le premier utilisateur, doit aussi être complétées par des problématiques d’organisation. En disant cela, je veux traduire l’idée qu’une sécurité optimale du système d’information de l’entreprise passe aussi par une prise de conscience de ses employés. C’est de la responsabilité de chacun de se considérer comme le premier rempart. Cela passe par des formations permanentes qui permettra à chacun de comprendre quel est son rôle dans la préservation d’un système. C’est cette décision prise au plus haut niveau managérial d’Oracle qui permet aujourd’hui de faire respecter une « charte sur la sécurité » partagée et appliquée par tous.


La presse a suivi le rachat de JD Edwards et de PeopleSoft avec intérêt. Où en est-on aujourd’hui en terme de pérennité des produits issus de ces deux éditeurs ?

Yves de Talhouët : Le support des lignes de produits JDE et PeopleSoft est prévu au moins jusqu’en 2013.


Comment les clients de PeopleSoft voient la capture de leur ERP par Oracle. Manifestent-ils une inquiétude auprès de vous ?

Yves de Talhouët : L’incertitude initiale des tout premiers mois qui ont suivi le rachat de PeopleSoft a nettement diminué, même s’il reste des questions qui sont abordées à l’occasion des rencontres avec les clients PeopleSoft/JDE (le 3 février, puis le 20 mai à Paris), ainsi qu’au travers des groupes d’utilisateurs. Les clients sont pour la plupart convaincus que ce rachat va permettre aux plateformes qui les équipent aujourd’hui d’évoluer progressivement en profitant des ressources d’Oracle (plus de 8000 développeurs dédiés aux applications). Ces évolutions seront proposées de façon graduelles, et permettront une évolution en douceur sans rupture majeure.


Il reste que certaines spécificités, notamment les modules de gestion des ressources humaines qui ont contribué à la réputation de PeopleSoft  sont des éléments auxquels les clients tiennent certainement. Votre point de vue ?

Yves de Talhouët : Dans le cadre du projet Fusion, les meilleures fonctionnalités des différentes lignes de produits seront reprises en couvrant l’ensemble des domaines applicatifs actuellement supportés par ces lignes de produits et enrichies afin d’apporter le maximum de valeur à nos clients. Par ailleurs, nous reconnaissons le leadership de Peoplesoft en matière de gestion de ressources humaines et, en France, nous continuons de proposer ces modules à nos prospects.


L’intégration des « troupes » de Peoplesoft et JD. Edwards a -t-elle présenté des difficultés ?

Yves de Talhouët : La fusion des entités juridiques PeopleSoft/JDE et Oracle en France a pris effet au 1er juin 2005 et les équipes opérationnelles s’installent dans les locaux Oracle dès la première semaine de juin. Les équipes fonctionnent déjà depuis plusieurs mois de façon très coordonnée dans un mode que j’estime très satisfaisant. Nous venons de terminer notre dernier trimestre fiascal et les équipes ont toutes signées de très belles affaires sur l’ensemble de nos lignes de produits. Enfin, la très grande majorité (plus de 90%) des collaborateurs ex Peoplesoft/JDE sont toujours avec nous avec leur expertise.


Contrairement à certains éditeurs qui marient l’édition et le conseil, Oracle traditionnellement fait appel à des partenaires pour installer ses produits, dont de nombreux cabinets.. Cette philosophie devrait-elle être maintenue dans l’avenir ?

Yves de Talhouët : Oracle et PeopleSoft/JDE anime un réseau de partenaires importants. Au niveau mondial, nous faisons plus de 50% de notre chiffre via des partenaires. Nous souhaitons continuer à promouvoir et à renforce le rôle de nos partenaires. Nous avons aussi au sein d’Oracle une équipe de Conseil dont le rôle est d’aider nos partenaires à optimiser l’utilisation de nos produits et à les supporter dans la gestion des projets/produits les plus pointus.


On se souvient lors de son passage à Paris en 1999 que Larry Ellison prônait une transformation du statut d’éditeur pour Oracle vers un statut de société de services, et recommandait vivement aux entreprises d’entreposer leurs bases de données stratégiques chez Oracle. Cette vision tient-elle toujours ? Comment les choses ont-elles évolué ?

Yves de Talhouët : « Software as a Service » est une offre d’Oracle en matière de fourniture de services pour l’ensemble de nos clients à travers le monde, quelles que soient leurs tailles et les solutions logicielles Oracle mises en place.  Cette offre permet à nos clients de nous déléguer l’administration et la gestion à distance de leurs solutions Oracle, qu’il s’agisse de notre  technologie en matière de base de données et de serveurs d’applications, mais aussi  de nos suites  E-Business et Collaboration.  Ces services que l’on appelle Oracle On Demand, présentent l’avantage d’être très flexibles et adaptées au contexte technique et structurel de l’entreprise. Nos clients peuvent choisir d’héberger leurs systèmes dans notre centre de données à Austin (USA), chez des partenaires ou encore de garder leurs systèmes dans leurs locaux, nos experts assurant à distance la maintenance et l’administration de leur environnement Oracle. Ces offres de services répondent aux attentes de nos clients dont le cœur de métier n’est certainement pas la gestion de systèmes, mais leur savoir-faire propre. Qui mieux qu’Oracle peut assurer l’excellence de l’administration et la maintenance de ses solutions en  garantissant un service 24X7, la gestion optimale en matière de performance, de sécurité, de disponibilité, de sauvegarde.  Oracle a dédié une organisation mondiale et locale pour piloter et suivre la qualité de ces services On Demand. Chaque client a comme interlocuteur local un expert (OSDM : On Demand Support Delivery Manager) dont la mission est de veiller que le service On Demand fourni corresponde aux engagements pris. En France une trentaine de clients ont déjà fait le choix de déléguer à Oracle l’administration et la maintenance de leurs solutions, et ceci aux différentes phases de l’évolution de leur système d’information : en mode projet, pour la gestion d’une migration, pour le passage en production.


N’y a-t-il pas un risque a laisser échapper des données stratégiques vers un prestataire extérieur, aussi prestigieux soit-il?

Yves de Talhouët : La flexibilité contractuelle que propose Oracle aux clients ayant fait le choix des services On Demand, leur garantit une grande autonomie de décision. Contrairement à bon nombre d’acteurs du marché en matière d’externalisation, les clients s’engagent pour la durée qui leur convient. L’engagement contractuel est d’une année renouvelable avec la possibilité de dénoncer à tout moment le contrat après un préavis de 3 mois.  Les solutions Oracle et les données sont la propriété de nos clients, ces derniers ayant fait l’acquisition des licences, les services On Demand étant des prestations complémentaires.

 
Vous avez abordé à Eurosec 2005 le thème de l’innovation chez Oracle. Si vous deviez retenir en conclusion un thème qui vous semble déterminant pour les années à venir quel serait-il ?

Yves de Talhouët : Nous souhaitons faire profiter nos clients de la largeur de notre portefeuille de produits en leur offrant des possibilités de réduction significative de leur coût de possession du SI. Nous avons dans ce domaine de nombreuses initiatives et beaucoup d’innovations dont vous entendrez parler dans nos prochains produits. Ces innovations ciblent autant la diminution de la facture matériel (via des concepts comme le grid), la diminution de la facture d’intégration, ou la diminution de la facture liée aux montée en version.


Propos recueillis par Bertrand Villeret
Rédacteur en chef
ConsultingNewsLine



Pour Info
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