26 juin 2003
Pierre-Henri Benhamou, lauréat 2003 de la Fondation Altran pour l'Innovation

En remettant à Pierre-Henri Benhamou, Directeur de DBV Technologies et créateur de l’E-patch, le 1er Prix de la Fondation Altran pour l’Innovation 2003, le jury européen du Prix a récompensé une méthode pratique de diagnostic des allergies alimentaires chez l’enfant et permis grâce au « Mécénat de Compétences » propre à la fondation créée par le cabinet Altran Technologies d’apporter au chercheur un support déterminant dans l’industrialisation et le marketing de son invention 

Jeudi 19 juin 2003 le tout Paris se presse dans le grand amphithéatre de l’UNESCO pour la remise du Prix de la Fondation Altran pour l’Innovation. Comme chaque année depuis 1996 la Fondation Altran pour l’Innovation récompense en effet un chercheur ou une équipe ayant sur une thématique donnée apporté une réelle avancée ou encore un ingénieur ayant mis au point un dispositif représentant un saut technologique. Le lauréat se voit alors soutenu par un principe original propre à la Fondation: « le mécénat de compétences ». Dés lors et pendant un an des consultants d’Altran Technologies gratuitement mis à sa disposition viennent l’épauler afin de mettre au point le concept, réaliser le pilote ou encore passer son invention au stade industriel avec marketing à l’appui. Pour sa septième édition le Prix était patronné par Claudie Haigneré, Ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies qui a "accepté avec grand plaisir" que le Ministère dont elle a la charge "soutienne la Fondation Altran" en 2003. Le Ministre a rappellé à cette occasion dans un texte publié par la Fondation "l'indispensable soutien aux initiatives privées et publiques en faveur des mécénats pour l'innovation" et n'a pas manqué d'observer que "le mécénat de compétences proposé par la fondation Altran est original puisqu'il offre aux lauréats la possibilité de voir leur innovation se concrétiser ". Une concrétisation qu'Altran réservait en 2003 aux chercheurs qui avaient porté leur attention sur «l’innovation technologique et la petite enfance». Parmi les finalistes d’un processus désormais bien établi on pouvait retenir les noms de : Philippe Cornet (Société Kéllantis) lequel défendait une «Méthode d’identification prénatale d’anomalies chromosomiques par analyse sanguine de la mère», Laurent Fullana (Société AirInSpace) pour un «Système de décontamination électrostatique des micro-organismes présents dans l’air» , Michaël Huss (Université Humboldt à Berlin) lequel présentait un «Détecteur d’hyperactivité de l'enfant basé sur l’effet Döppler» , Patrizia Paterlini (Hopital Necker) pour une «Méthode de microscopie laser pour le dépistage de la Trisomie 21 par analyse sanguine de la mère» évitant le recours à l’amiocentèse et ses 1% d’échec et enfin judith Sanson (ONG belge Dyslexia International-Tools & Technologies) pour une «méthode permettant aux enfants dyslexiques de détecter et surmonter leurs difficultés grâce à un outil multimédia basé sur les aventures de Tintin» disponible dans 60 langues. Pour cette soirée animée par Mac Lesggy, le très médiatique journaliste aux lunettes bleues de l’émission télé E=M6 le ton était à l’humour. Un moment d’émotion toutefois lorsque le vainqueur devait être désigné. Et c’est Pierre-Henri Benhamou, Directeur de DBV Technologies et créateur de l’E-patch, un dispositif cutané permettant le diagnostic des allergies alimentaires chez l’enfant qui devait remporter ce Prix 2003 très disputé tant la qualité des travaux des 6 finalistes sélectionnés parmis les 70 dossiers concourant était élevée. Michel Friedlander, Directeur Général d’Altran Technologies et Président de la Fondation ainsi que Pierre Dreux, Directeur Scientifique d’Altran Technologies et Vice Président de la Fondation devaient remettre le Prix en présence des co-Présidentes du jury européen du Prix, Edwige Antier et Anne-Lucie Wack, à un Pierre Benahamou aussi enthousiaste qu’ému. Une récompense bien méritée pour le travail de ce chercheur qui a su se hisser au sommet de sa spécialité. Rappelons à ce titre que la Fondation Altran pour l’Innovation a depuis sa création en 1996 successivement remis son Prix pour les thèmes suivants :

1997 La mémoire
1998 La douleur
1999 La qualité et l’accès à l’eau
2000 La sécurité alimentaire
2001 La vie en milieu urbain
2002 Les pays en développement
2003 La petite enfance

Rappelons d’autre part qu’en 2002 le Prix avait été attribué ex-aequo à Guy Reinaud pour la création d’un nouveau combustible dit «charbon de bio-masse» permettant de réduire la déforestation et la pollution dans les pays en voie de développement et susceptible d’intéresser 1/3 de la population mondiale, ainsi qu’à Edouard Serras pour la mise au point d’une thermopile basée sur l’effet Seebeck permettant l’apport d’électricité en site isolé. Aujourd’hui ce dernier dispositif qui a vu sa puissance multipliée par 20 et qui a reçu un design contemporain grâce au support des consutants d’Altran est en passe d’être industrialisé sous le nom de Lufo dont une version haut de gamme de 3 Watts intègre un récepteur radio par satellite. L’opérateur d’électricité sud-africain Eskom se serait porté acquéreur de 40 000 Lufo et WorldSpace, leader mondial de la radiodiffusion par satellites, aurait passé commande de 30 000 Lufo 3 Watts. Dans une vidéo présentée lors de la soirée Edouard Serras rappelait le terrible chemin à parcourir pour l’innovateur : « une victoire après 8 années en solitaire dont 6 à lutter contre le dénigrement », toutefois il reconnaissit qu’après 6 mois de consécration tout cela ne semblait que bien peu de choses en regard de «la difficulté d’instruction du dossier qui n'est d'ailleurs rien à côté de la remise des Prix». Une remise des Prix à l’UNESCO en tous cas fort réussie pour le millésime 2003 à l’occasion de laquelle Yves Quéré de l’Académie des Sciences a pu venir parler de l’action de «La main à la pâte», une association ayant pour but de faire toucher du doigt la science aux jeunes enfants de même que Julien Lauprêtre qui a pu saisir cette opportunité pour rappeler le rôle du Secours Populaire qu’il préside. Michel Friedlander, Directeur Général d’Altran Technologies et Président de la Fondation Altran pouvait alors conclure la soirée en dévoilant que pour 2004, le Prix de la Fondation Altran pour l’Innovation serait «centré sur le thème de la découverte, la compréhension et l’amour des sciences». Une initiative des plus judicieuses dans une société française qui souffre d’une dramatique désaffection pour les sujets scientifiques.

Bertrand Villeret

A noter :
La parution à la Fondation Altran pour l’Innovation du fascicule « Le développement en question ». Un ouvrage qui aborde avec réalisme des thèmes aussi difficiles que « les pays en développement auraient-ils raté le train de la mondialisation ? » ou encore se penche sur « le rôle des femmes dans les pays en voie de développement ». Pierre Judet son auteur, économiste réputé ayant mené de nombreuses missions dans les pays en voie de développement pour l’UNESCO et de l’OCDE y brosse un état synthétique du développement en ce début de 21 ème siècle et bien que critique, n’en reste pas moins optimiste au point de donner quelques consignes économiques chiffrées afin que « le développement ne devienne pas une étoile qui brille encore alors qu’elle serait morte depuis longtemps »

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