Profession Consultant
Juillet 2006  


Interview: Frédéric Doche
Président - Fondateur de Décision Performance Conseil  


Fédéric Doche, vous avez créé le cabinet Décision Performance Conseil. Pouvez-vous pour nos lecteurs rappeler votre parcours dans le conseil et l’historique de votre cabinet

Frédéric Doche : Après un parcours en entreprise, j’ai intégré PriceWaterhouse en 1991 dans le secteur conseil en Banque – Assurances. J’ai ensuite pris la responsabilité de l’activité Business Intelligence tant en France qu’en Europe. Je me suis donc fortement spécialisé à l’époque sur du décisionnel et du pilotage dans les entreprises. Puis j’ai quitté le monde des grands cabinets pour celui de la création d’entreprise. Fin 2002 début 2003 avec quelques associés, nous avons décidé de créer un cabinet indépendant


Qu’appelez vous un cabinet indépendant ?

Frédéric Doche : Notre objectif était de créer un cabinet qui soit indépendant par rapport aux intégrateurs et fournisseurs de solution. Ainsi notre entreprise repose sur 3 valeurs : L’indépendance et l’impartialité, qui nous permet de mieux conseiller nos clients sur le choix de solutions ou d’orientations. Ensuite le focus sur la valeur ajoutée apportée à nos clients. Enfin le pragmatisme : nos consultants (un peu plus d’une quinzaine) ont de par leur grande expérience terrain un sens aigu du résultat concret pour le client.


Et là nous entrons dans le quotidien des missions.  Peut-on préciser les grands axes de l’offre du cabinet ?

Frédéric Doche : Tout d’abord le « Pilotage de l’entreprise» (tableaux de bord, contrôle de gestion, consolidation, reporting...), ensuite le « Pilotage des Systèmes d’Information », au sens de la gouvernance du SI (maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage), de son urbanisme et de l’alignement stratégique du SI. Enfin la maîtrise des Risques projets et le pilotage de projets ou de portefeuille de projets, notamment appliqué aux projets de fusion / acquisition.


Est-ce à dire que vous vous placez au dessus du projet ou bien cela inclut-il aussi l’aide à la réalisation « concrète» du projet, ce qui nécessite une connaissance pointue des nombreux outils informatiques?

Frédéric Doche : Nous connaissons les outils que nous aidons à comparer ou à choisir, et dont nous pilotons les projets de mise en œuvre. Mais nous ne sommes pas là pour paramétrer ces outils, ce travail étant réalisé par des prestataires spécialisés dans ce domaine, que ce soit les éditeurs ou les intégrateurs de solution. Par exemple pour le groupe AREVA, nous avons aidé à piloter le projet de refonte du reporting groupe avec l’outil Magnitude et l’éditeur Cartesis a réalisé le paramétrage et la mise en œuvre.



Et à en juger par les noms déjà cités, vos clients seraient plutôt des grands comptes?

Frédéric Doche : Absolument, de par l’origine du cabinet nous sommes conseil principalement auprès de grands groupes privés, ainsi que du secteur public : L’Oréal, Lyonnaise des Eaux - Suez, Alstom, BNP Paribas Assurance, AREVA, Nexans, etc... Pour ces groupes les problématiques sont  essentiellement les suivantes : Système Décisionnel, Reporting Groupe, Gestion de portefeuille de projets, Pilotage des SI, Convergence des SI. Quant à la répartition entre secteur public et secteur privé, elle est d’environ 60 % pour le secteur privé et 40 % pour le secteur public.


Le secteur public est approximativement moitié moindre par rapport au secteur privé. Est-ce un choix?

Frédéric Doche : Il y a beaucoup à faire dans le secteur public, mais il est encore parfois difficile d’y mener les missions réellement nécessaires. En outre, les taux journaliers sont souvent tirés vers le bas par des acteurs concurrents peu expérimentés et nous obligent donc à être sélectifs sur ce marché.


La réforme de la fonction publique ne risque-t-elle pas d’accentuer la part du public dans votre portefeuille d’activité?

Frédéric Doche : Il est clair que cette réforme génère des besoins d’évolution et de conseil. : Orientation vers l’usager, partage de l’information, décloisonnement. Mais les évolutions ne vont pas forcément aussi vite qu’on le souhaiterait.


Donc le secteur privé devrait rester encore pour quelque temps votre cible principale. On y trouve une concurrence acharnée. Comment vous différenciez-vous?

Frédéric Doche : Nous avons un certain nombre de spécialités et de compétences pointues répondant à la demande du marché. Par exemple les projets de refonte des systèmes de consolidation et reporting groupe, ou l’accompagnement des projets de Fusions-Acquisitions dans la phase post acquisition. Nous avons acquis sur ce terrain une réelle reconnaissance auprès des Directeurs financiers. J’anime d’ailleurs le groupe de travail sur les fusions-acquisition au sein de la DFCG, l’Association Nationale des Directeurs Financiers et Contrôleurs de Gestion.


Ces différentes compétences font-elles de vous un spécialiste de niche ou pensez-vous être plutôt généraliste?

Frédéric Doche : Nous ne souhaitons clairement pas être purement généraliste. Pour apporter une réelle valeur ajoutée, nous ne pouvons pas agir sur tous les sujets. Nous revendiquons donc une réelle spécialisation sur plusieurs thèmes bien ciblés, ce qui nous différentie et ne nous empêche pas pour autant d’avoir une vision de synthèse.


Vous nous avez donc indiqué une répartition assez homogène entre vos trois activités. Comment la demande évolue-t-elle?

Frédéric Doche : Les 3 offres (Pilotage de l’Activité, Management de Projets, Pilotage des Systèmes d’Information) sont en effet équilibrées mais le Project Management est en fort développement. Un certain nombre de projets se développent et les entreprises n’ont pas toujours aujourd’hui les ressources internes pour les administrer. Donc indéniablement le conseil est en phase de croissance.


Un constat que vous faites certainement au travers de votre activité comme au travers des études réalisées par l’association dont vous êtes Président

Frédéric Doche : En effet, je suis Président de Centrale Consultants, Groupement Professionnel des Consultants Centraliens, qui est un élément constitutif de l’Association des Centraliens. Au sein de Centrale Consultants nous avons développé un «Observatoire du Conseil» qui édite chaque année un rapport d’étude d’après l’interview de nos membres. L’Etude 2005 que nous sortons bientôt confirme le fort redémarrage de l’activité conseil. Déjà l’étude précédente (2004) indiquait un début d’embellissement.  Nous aurons peut-être l’occasion d’en reparler dans ces colonnes.


Dernière question: vous semblez parti pour un développement rapide (CA, croissance), ne risquez-vous pas d’être confronté au problème qui touche tous les cabinets, à savoir la difficulté à recruter, former, et garder vos consultants

Frédéric Doche : Nous sommes déjà confronté, non pas au problème, mais à l’importance de recruter les meilleurs consultants, de les former et bien évidemment de les retenir. C’est donc l’une de nos préoccupations majeures. Nos compétences pointues, la confiance que nos clients prestigieux nous accordent, et notre croissance saine, nous aident indéniablement dans cet objectif.

 
Propos recueillis par Bertrand Villeret
Rédacteur en chef
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