Fédéral
16 février 2009   


Interview : Jean-Claude Tremintin, Président de
                    CiCF Management

Dans l’aval du Colloque qui s’est tenu au printemps 2008 à Beauneet en amont du colloque de Saint Malo Jean-Claude Tremintin fait le point avec nous sur CICF Management, dont il est devenu le président, et plus généralement sur le métier d’Ingénieur Conseil dont le rôle de soutien aux entreprises pourrait se renforcer en cette période de crise économique.

Jean-Claude Tremintin, vous êtes le nouveau Président de CICF Management. Peut-on faire le point sur le syndicat dont vous avez la charge ?

Jean-Claude Tremintin : L’Assemblée générale du 17 mars 2008 m’a en effet confié la charge de présider CICF Management dans l’aval du mandat de Madame Anne Montlahuc. Alors qu’est-ce que CICF Management aujourd’hui ? Je dirai qu’au sein de la CICF, la Chambre des Ingénieurs Conseil qui a maintenant près d’un siècle d’existence, nous représentons le deuxième syndicat de cette fédération. En effet, celle-ci est composée de 11 syndicats : Construction, Acoustique (GIAc), Industrie, Informatique, Infrastructure et Environnement, Management, Restauration & Hôtellerie, Ergonomie (SNCE), Portage (SNEPS), Territoires et Environnement (TEN), représentant quelques 1250 cabinets. CICF Management,  représente 180 adhérents, et forme ainsi la deuxième force de la fédération.


Cette position est-elle représentative du conseil en France ?

Jean-Claude Tremintin : Nous sommes la représentation la plus importante en terme de nombre d’adhérents, mais nous devons rester modestes compte tenu du nombre de structures déclarées dans nos métiers de conseil en management. Nous sommes représentatifs des petites structures indépendantes, et cela au niveau national.


N’y-a-t-il pas une certaine duplication de votre action avec celle de l’UFARCO?

Jean-Claude Tremintin : Nous avons une représentation nationale de notre métier, et notre Fédération, qui regroupe les autres activités du conseil, de l’ingéniérie et de l’informatique, siège à la table paritaire. L’UFARCO fédère pour sa part des associations régionales de conseils en management, et certains les positionnent en concurrence des représentations régionales de notre Fédération. De mon coté je considère au contraire, que ces associations régionales sont complémentaires et que nous aurions tout intérêt à collaborer avec celles-ci et les cabinets membres. Il n’y a donc pas d’opposition mais plutôt différences historiques et complémentarité. Les petits cabinets ont tendance localement à se regrouper dans des associations régionales de leur métier, tandis que la CICF qui est une structure nationale qui regroupe les cabinets par spécialités,  leur donne une dimension nationale, que ce soit pour une présence auprès des pouvoirs publics ou pour se développer en réseau au niveau national. Donc il n’y a pas d’incompatibilité ou de duplication. Tout au contraire.


Quelles spécialités sont regroupées sous le sigle CICF Management, et là encore quelle représentativité ?

Jean-Claude Tremintin : Nous sommes concernés essentiellement par le Management, ce qui se décline en spécialités telles que : Conseil financier, Qualité, RH, Stratégie, Organisation... On a donc une palette large. Ces cabinets de conseil en management sont généralement les plus petits au sein de la fédération. Ils ont une approche individuelle et se placent sur des niches. Il n’est donc pas aisé de les inventorier par réelles spécialités, et de développer le travail en réseaux.


Alors justement peut-on lister les divers services et actions que vous proposez à vos membres ?

Jean-Claude Tremintin : On apporte de l’animation, de la gestion de réseaux, de l’information, et un travail collectif sur des dossiers transversaux. Un de nos grands chantiers actuels est d’accompagner les travaux concernant la normalisation qui elle aussi évolue rapidement aujourd’hui.


Cette norme pour le conseil dont on parle actuellement devrait vous concerner. Qu’en est-il ?

Jean-Claude Tremintin : Nous sommes obligatoirement concernés par l’application de la « Directive Services ». Suite à une demande italienne, une norme européenne pour les services de prestations intellectuelles est en gestation. Syntec Conseil en Management y est directement concerné compte tenu de la taille des cabinets qu’il représente,  leur ouverture internationale et les relations que leurs adhérents développent auprès de grands comptes. Mais cette approche  intéresse aussi les petits et moyens cabinets qui sont sensibles à ce type de sujet lié à la qualité des prestations. Aussi nous nous y intéressons fortement, notamment en relation avec l’ISQ, l’Institut de Qualification des Services Intellectuels.


L’OPQFC qui a récemment changé de nom (ISQ) et qui entend participer à l’élaboration de la norme sert en fait beaucoup plus les petites structures que les grandes... Au bout du compte cette norme devrait-elle plus concerner les petites structures indépendantes que les grandes, dont on sait à contrario la propension à vouloir fonctionner sans trop d’entraves réglementaires ?

Jean-Claude Tremintin : C’est en effet un élément que j'ai sous-entendu précédemment et qui explique le travail réalisé en commun avec l’ISQ dont nous avons toujours soutenu l’action. L’ISQ (anciennement OPQFC) regroupe l’OPQCM (Conseil en Management) et l’OPQF (Formation). Il permet une évaluation des cabinets réalisée sur la base de dossiers  objectifs. L’ISQ est indépendant et a été fondé il y a 20 ans par CICF Management et SYNTEC Co,seil en management. Il y a plusieurs années, SYNTEC Conseil en Management a décidé d’arrêter son partenariat avec l’ISQ, mais leurs principaux adhérents ont maintenu leur qualification, notamment en raison des activités juridiques accessoires que leur qualification leur permet d’exercer. Il est de notre intérêt que l’office soit avec nous au cœur de la réflexion sur cette norme.


Il apparaît en fait l’existence de 2 normes en cours d’élaboration aujourd’hui  ce qui conduit  à une certaine confusion dans l’esprit des consultants ?

Jean-Claude Tremintin : En effet, il convient de ne pas confondre la norme (NF...) sur laquelle l’ISQ travaille avec l’AFNOR pour mieux préciser sa façon de fonctionner et qui pourrait conduire à une norme européenne, et qui ne doit pas être assimilée avec la norme européenne « EN » qu’une association italienne a lancée et pour laquelle une commission a été crée à laquelle Syntec Conseil en Management et CICF Management participent.


Parallèlement à cette possible évolution du cadre normatif de fonctionnement que l’on vient d’évoquer, on voit aussi apparaître de nouveaux opérateurs ainsi que de nouvelles associations, locales régionales... Quel est le point de vue de CICF Mangement sur ces "concurrents"?

Jean-Claude Tremintin : Il n’est pas étonnant, compte tenu de nos évolutions sociétales et culturelles que notre marché évolue. Nous devons accompagner cette évolution, et ne pas s’arc-bouter sur des positions. Comme indiqué précédemment, les consultants isolés, souvent nouveaux dans le métier, tendent à vouloir se regrouper dans des associations régionales, comme IdF Consultants pour l’Ile de France. On voit aussi apparaître des événements nouveaux comme le Café Conseil etc... Personnellement je suis porté à essayer de travailler avec eux car il n’existe pas d’intérêts contraires. Donc travail en commun dans la représentativité et notamment sur certains travaux. J’observe que dans notre système franco-français, on a tendance à multiplier les représentations diverses plutôt que de rechercher le commun multiple. Aussi mon idée, dès lors que les gens veulent bien travailler ensemble c’est de se regrouper, de faire des approches collectives sur des thèmes transversaux qui nous intéressent tous, comme par exemple, ce qui se passe en Région Sud Ouest.


Voyez-vous au passage apparaître de nouveaux métiers, de nouvelles façons de faire ?

Jean-Claude Tremintin : Qu’on comprenne bien : nôtre évolution économique, sociologique, démographique amène certaines compétences à vouloir être valorisées, dans des contextes de plus en plus complexes, notamment d’un point de vue réglementaire. C’est le cas des services à la personne. Qui aurait pensé il y a seulement quelques années que cela serait un relais de croissance ?  On a d’autre part le développement en tous genres de cabinets individuels, d’activités libérales créées par des retraités, du portage, point sur lequel je reviendrais, de l’auto-entreprise, et tout ce qui est lié à la gestion des carrières ou à l’économie sociale. Par ailleurs, le monde des services se complexifie et est à la recherche de talents. L’approche conseil va encore plus se diversifier, je ne parle pas d’ingénierie mais de conseil en général.


D’où des travaux en commun et parfois des « grands messes » j’imagine. Ce qui nous amène au Congrès de Beaune. Très beau congrès si l’on en croit ceux qui y ont assisté... et puis Beaune cela reste un haut lieu des vin de Bourgogne, ce qui ne devait pas être pour déplaire aux congressistes ?

Jean-Claude Tremintin : Très beau congrès dans un bel endroit. L’ensemble des branches était réuni avec près de 250 cabinets représentés. Palais des congrès, dîner aux Hospices de Beaune, excellent Bourgogne... tout cela a été magnifiquement organisé par la fédération avec des rencontres très riches sur des thèmes divers tels que le Développement Durable et son positionnement au niveau des missions de conseil. Sur ce thème nous avons pu ouvrir un large débat  avec un élu de la ville de Dijon, notre président de Commission Développement Durable au niveau fédéral et bien sûr Eric Orsenna, dont on connaît les investigations et les écrits sur le coton ou encore plus récemment sur l’eau… Donc un congrès très environnemental dans ses thématiques.  Un bilan CO2 de la manifestation avait d’ailleurs été établi et les stands du mini salon qui accompagnait les débats avaient été réalisés en carton recyclable.  Côté « Management » nous avons saisi cette occasion pour lancer nos chantiers que je préciserai plus amplement dans la suite.


Le Développement Durable est à la mode et l’on sait le secteur conseil sujet aux modes. Comment appréhendez-vous ce concept, somme toute assez complexe ?

Jean-Claude Tremintin : Notre Commission Développement Durable date de 2001, donc ce n’est pas un effet de « mode » pour nous car nos métiers sont liés à la construction, aux infrastructures, à l’ingénierie industrielle... L’environnement et le Développement Durable sont des concepts déjà anciens pour les ingénieurs de ces secteurs. Donc relai de croissance sans effet de mode pour des ingénieurs conseil déjà rompus à ces concepts.


Au delà de ce Développement Durable, côté « Management », vous avez lancé à Beaune vos « Chantiers » . Peut-on maintenant les dévoiler ?

Jean-Claude Tremintin : Tout à fait . J’en citerai trois : 1) la Communication, 2) la Normalisation, que l’on a déjà évoquée et 3) la Commission Economie de nos Marchés. Pour ce qui est de la communication, rappelons que nous avons un marché très hétérogène, tailles moyennes, niches, nouveaux métiers, évolution des métiers... Il va falloir donc développer une communication globale qui tienne compte de ces spécificités. Côté normalisation nous l’avons déjà évoqué, énorme travail pour lequel nos membres sont motivés. L’avenir de nos métiers en dépend. Les prestations intellectuelles qui sont plus immatérielles vont bien devoir donner des garanties. Nous y sommes favorables. Commission économie de nos marchés enfin. Cette dernière commission devrait être animée par un économiste qui devrait notamment aborder les marchés des petits cabinets qui sont actuellement exclus des études déjà réalisées. Pour faciliter l’implication de nos adhérents et de nos partenaires, nous travaillons à la mise en place d’un espace collaboratif  qui devrait également permettre une plus grande ouverture vers les autres acteurs et représentants du Conseil en Management. Donc ouverture sur des travaux en commun, mais attention, je cherche à fédérer sur des thèmes, pas à substituer une organisation par une autre. Chacun a son utilité, son histoire, son modèle de développement…


Pour terminer, Jean-Claude Tremintin, force est de constater que le climat économique s’est violemment détérioré depuis la rentrée et l'on est loin de l'optimisme et des bons chiffres affichés au congrès de Beaune. Comment voyez vous les choses évoluer pour vos membres ? Allez-vous tendre vers plus d’activité en liaison avec les restructurations et les fusions-acquisitions qui devraient apparaître ou au contraire va-t-on voir pour la première fois en 7 ans l’activité conseil régresser ?

Jean-Claude Tremintin : Là crise est là, c’est indéniable et nous seront touchés, c’est évident. Sur le plan conjoncturel, l’activité conseil et les cabinets vont être concernés par ricochet. Mais les projets sont là, plus ou moins reportés dans le temps mais ils sont là... Donc affectés, même si l’ensemble des missions n’est pas atteint. Maintenant d’un point de vue qualitatif j’ai l’impression que plus les missions seront individualisées, qualifiées et moins elles seront concernées par la récession. La situation économique risque d’affecter principalement les missions répétitives et industrialisées. Je ne pense pas par contre qu’il y aura une diminution du conseil mais une ré-affectation des missions, spécialement pour le conseil en management.


Donc un maintien de la croissance et peut-être un avantage aux petits cabinets, aux situations de niche ?

Jean-Claude Tremintin : Les petits cabinets ont une plus grande flexibilité, une plus grande capacité d’adaptation, alors que les grandes structures ont le poids de leur organisation.  Les  restructurations ou les réorganisations qui vont être lancées vont entraîner des besoins de missions, qualitatives, individualisées, qui nécessiteront des compétences regroupées. Le paysage qui évoluait vite, avec de nouveau métiers et de nouvelles structures va évoluer encore plus vite.


Restructurations, Management du Changement, la crise serait-elle l’occasion de lancer des projets qui jusque là restaient à l’arrêt ?

Jean-Claude Tremintin : Sur ce point j’aurais une double approche, à la fois optimiste et pessimiste. Cette crise, c’est essentiellement une remise en cause du financier, mais cela a des conséquences humaines, et on peut espérer que l’humain prendra plus de valeur, que l’on sera porté à plus d’accompagnement. Le côté pessimiste, c'est toutes ces entreprises qui confrontées à des problèmes économiques vont avoir une approche de crise avec des restructurations drastiques, notamment dans les grands groupes. Cela dit, elles auront également besoin d’assistance pour amortir les conséquences. Je crois que l’après-crise va entraîner un environnement plus chaotique. Il y aura une accélération de certaines tendances, outsourcing, portage, création d’entreprises.


Comme vous le suggérez il y aura un coût humain. On le voit déjà par les licenciements massifs à l'étranger, le retour du chômage en France et la baisse d'activité intérimaire, mais pour autant les ressources humaines sont devenues très rares... Qu’en est-il de l’activité des cabinets conseil en recrutement ?

Jean-Claude Tremintin : Les conséquences humaines de la crise pourront être importantes dans certains secteurs. Mais il faut dès maintenant, notamment en termes de ressources humaines, se projeter sur l’après-crise car on reste en effet en manque de compétences. Tous les métiers sont devenus très spécialisés et la recherche de talents reste difficile. Pour preuve, les entreprises réduisent leur activité mais tentent de conserver leur personnel, par du chômage technique ou partiel, par le développement d’actions de formation afin d’éviter les départs. On essaie de faire le « gros dos ». Cela permet de garder les compétences et pouvoir relancer les activités dès que cela va repartir. Il faut bien comprendre qu’aujourd’hui le marché à long terme des compétences est un marché de pénurie et qu’aucune entreprise ne peut se focaliser  sur le court terme. Donc le conseil en recrutement, après un ralentissement, va être sollicité car la recherche d’une activité pour certains, et celle de talents pour d’autres, sera encore plus cruciale dans quelque temps.


Cela pourrait-il profiter aux grandes structures de conseil technologique qui font de la délégation de personnel et pour lesquelles le conseil se confond avec l'intérim de luxe ?

Jean-Claude Tremintin : On est sur un marché de la compétence qui se raréfie et les entreprises font donc de plus en plus appel aux sociétés d’ingénierie qui détiennent nombre de talents. On a quitté depuis de nombreuses années un marché de l’emploi de la profusion pour un marché de pénurie de personnel qualifié. Donc le secteur du recrutement comme celui de l’ingénierie vont rester très actifs. La demande en personnel qualifié  va rester forte en volume! Dans la crise sociale qui peut apparaître ce sont les personnes peu qualifiées qui vont être confrontées aux difficultés, ainsi que certains spécialistes confrontés individuellement à des difficultés s’ils ont quelques difficultés à se réorienter. A terme les petits cabinets pourraient se charger des missions très individualisées et qualitatives, en phase avec leur domaine de compétence alors que les plus gros se concentreront sur des approches plus industrialisées nécessitant la mise à disposition d’équipes plus importantes. Conseil ou Service, c'est toute l'ambiguïté qui existe déjà et qui sera amplifiée.
 

Tout dernier thème Jean-Claude Treminitin, et pour conclure, 2009 va être comme vous venez de l’indiquer le terrain de nombreux chantiers. Peut-on déjà esquisser un calendrier des rendez-vous de la CICF ?

Jean-Claude Tremintin : Notre fédération CICF comme chaque année va organiser une réunion de l’ingéniérie et du conseil. Après Beaune, c’est la ville de Saint Malo qui accueillera cet évènement les 19, 20 et 21 mars 2009. Celui-ci portera cette année sur « l’Innovation». CICF Management va y développer un travail de réflexion avec d’autres acteurs invités afin de réfléchir, au delà des connaissances techniques de chaque spécialité, sur la démarche propre au consultant en management. Nous serons présents pour attester d’une démarche commune et réfléchir ensemble aux concepts propres au Conseil en Management et avancer pour parfaire la conceptualisation d’un référentiel commun de compétences.

...là encore un travail qui pourrait conduire à terme à une qualification?

Jean-Claude Tremintin :  Oui, effectivement. C’est un travail que l’on poursuivra en région avec les adhérents et pour lequel nous espérons pouvoir aboutir à terme, à la reconnaissance d’un Certificat de Qualification Professionnelle. Nous souhaitons mener ce travail en collaboration avec l’ensemble de nos confrères, l’ISQ, des écoles et organismes de formation intéressés, mais aussi avec les organismes collecteurs de branches : FAFIEC, FIF-PL... Ces travaux de réflexion seront menés à Saint Malo, le jeudi après midi et le vendredi matin. Au delà de nos travaux, la Fédération CICF organise un évènement le vendredi 20 mars après-midi autour du thème principal qui est cette année l‘innovation. Doivent y participer des personnalités très médiatiques telles que le navigateur Eric Escoffier et tout un ensemble d’animations comme un championnat de cerf-volants, et d’autres activités de haut vol y seront organisées....  Les consultants intéressés doivent prendre contact avec notre Fédération pour y participer. Il y seront bienvenus.


Propos recueillis par Bertrand Villeret
Rédacteur en chef
ConsultingNewsLine


Images :
Courtoisie CiCF Management 2008

Whoswoo :
Jean Claude Tremintin

Pour info :
http://www.cicf.fr/cicf-syndicats/cicf-management
http://www.cicfsaintmalo.com/
http://www.cicf.fr/accueil.html



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