Colloque
Congrès annuel de la FEACO à Varsovie
 7 Janvier 2008



Avis de Réforme
Dans l'aval  du Congrès de Varsovie, et de la publication du rapport annuel de la FEACO, l'analyse des chiffres européens  méritait d'être confrontée aux évolutions qualitatives d'une France qui semble aller vers la réforme... 

L’opposition démocratique aime à dire de ses adversaires qu’ils ne réforment pas, tandis que l’électorat frileux s’empresse de la rejoindre dès qu’il voit justement poindre l’ombre de la moindre réforme. La France n’échappe pas à la règle. L’a-t-elle même inventée ? Les municipales en sont l’illustration. Pourtant la réforme est bien là, stimulée par une contrainte qui n’a rien de l'ordre du local, du municipal... mais tout au contraire d'une comparaison à  l'international. La réforme est donc là et ses chantiers s'avèrent être fort complexes. Rien que pour « l’emploi », qui va du code du travail à la création d’entreprise, on ne trouve pas moins de 5 Ministres et Secrétaires d'Etat à son chevet : Christine Lagarde / Laurent Wauquiez (emploi), Xavier Bertrand (travail), Hervé Novelli (entreprises), Martin Hirsh (RSA)...   et comme souvent en situation complexe des consultants assistent aux chantiers en cours dans l’ombre des ministres qui les ont mandatés. Si chacun aimerait savoir qui officie à tel ou tel endroit la tradition veut que l’Etat ne cite ses « hommes en gris » qu’à la fin des travaux... Pour « l’emploi » qui reste en France le sujet n°1, il faudra donc attendre un peu pour en savoir plus ! Maintenant, sur les réformes en général quelques noms ont déjà atteint la surface médiatique.  On sait ainsi Raymond Soubie (Altedia) à l’Elysée,  Dominique Mars (Mars & Co) proche de Matignon (indicateurs d’évaluation ministérielle), et l’on aura noté la présence de Pierre Nanterme (Accenture), Eric Labaye (McKinsey), Luc-François Salvadore (Capgemini-Sogeti), et Pierre-Sébastien Thill (CMS-Francis Lefèbvre) dans la Commission Attali... donc des consultants représentant des cabinets français et internationaux, rompus à des pratiques aussi nationales qu’internationales. La France serait-elle donc enfin sur la voie de la réforme, et son Etat aussi ? Les chiffres portent à le croire au point que la profession de conseil voit dans cette réforme un véritable relais de croissance.

Matrice Croissance PIB Conseil
Croissance du PIB en fonction de la Croissance du Conseil: les surfaces affichées sont proportionnelles aux volumes d'activité conseil. 


Une croissance du secteur conseil qui s’est bien améliorée l’an dernier avec un retour aux 2 digits, +12% en France, mais dont la profession aimerait que la part relevant du public y prenne une place encore plus grande. On le comprend. De l’ordre de 10% aujourd’hui, elle reste derrière la moyenne européenne (16%*) et loin de celle observée en Pologne (54%), Hongrie (33%), Danemark (26%)... ou encore au Royaume Uni (25%), ce dernier n’hésitant pas à externaliser vers le privé des activités administratives entières : c’est Capgemini qui gère l'IT de l’Inland Revenue (Fisc britannique) et ses 4000 employés ! Donc réforme... et il serait temps ! En effet, un examen comparatif européen (cf. figure) montre que la France n’est ni le pays le plus réformateur (croissance du conseil) ni celui à l’économie la plus dynamique (croissance du PIB) ! Et il sautera aux yeux de chacun que si la France a bien amélioré ses chiffres, elle a, en comparaison du reste de l’Europe, quelque peu reculé. Ainsi, dés l’an dernier le secteur conseil espagnol a rattrapé le nôtre en volume (avec un export de conseil double du nôtre) et ce pour un PIB autrement plus dynamique ! Idem pour le bloc composé par certains pays du nord et de l’est de l’Europe... Et si derrière l’Espagne notre conseil reste en volume le 4ème d’Europe, il n’est qu’en 9 ème position en pourcentage du PIB.  Un PIB français qui ne devrait d’ailleurs augmenter que de 1,5% en 2008 si la crise économique s’installe... soit donc moins que l’inflation dont on assiste au grand retour. Or moins de croissance et plus d’inflation c’est un pouvoir d’achat qui s’érode, une consommation qui stagne, un désendettement compromis et donc un emploi plus précaire !  Aussi, le +12% de croissance du conseil et la présence de nombreux consultants dans les ministères doivent être interprétés et salués aujourd’hui comme un véritable « avis de réforme »... il n’est que temps !

Bertrand Villeret
Rédacteur en chef
ConsultingNewsLine


* nota : chiffres à considérer toutefois avec recul car les subsides européens (Pologne) et pour
             certains pays la faiblesse du secteur privé (Grèce) introduisent un biais certai


Sources statistiques : FEACO EUROSTAT


Pour Info :
Fédération européenne: FEACO

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