Fédéral
Novembre  2004
Dossier spécial sur la Conference Feaco - Sesma  2004 à Athènes

Interview:
Remi Redley, Gil Gidron, Jean Luc Placet
Nous devons trouver les bons Alizés*

La Conférence du Conseil 2004 qui s’est tenue à Athènes sous les auspices de la FEACO, la Fédération Européenne des Sociétés de Conseil en Management et de SESMA, l’Association Hellénique des Consultants en Manangement était l’occasion idéale pour recueillir l’interview croisée de Remi Redley, Président de la FEACO et Président de la BDU, L’Association Fédérale des Consultants Allemands, de Gil Gidron, précédant Président de la FECO, ainsi que de Jean Luc Placet, Administrateur de la FEACO et Président de Syntec Conseil en Management, le syndicat français des sociétés de conseil


L’année dernière à Lublijana (2003) un des messages officiels de la FEACO était  « Le conseil n’est pas en crise ». Cependant le rapport 2003 de la FEACO, légèrement meilleur que le 2002, a depuis mis en évidence un marché atone et quelque peu inhomogène. Que peut-on en dire ?

Remi Redley : Les marchés locaux ne sont pas tous les mêmes. L’Espagne va bien, Le Royaume Uni aussi, mais l’Allemagne a eu quelques problèmes l’an dernier de même que la France. Aussi nous ne devrions pas espérer avoir plus plus de 2 à 3 % de croissance cette année, avec un chiffre dépendant grandement des résultats de la France et du Royaume Uni. L’Allemagne est contrainte par des enjeux politiques, aussi l’environnement y est loin d’être parfait pour les entreprises ce qui devrait conduire à certaines fermetures et à un manque d’attractivité. Ceci dit dans l’ensemble le marché reprend doucement.


Avez vous quelque interprétation pour cette reprise lente et cette forte hétérogénéité du marché européen? 

Jean Luc Placet:  C’est un processus cyclique. La période 95-2001 a été bonne et puis ... ça c’est ralenti. Nous sommes encore dans la partie basse du cycle et devons l’acceptez. N’oubliez pas que le conseil est une activité locale spécialisée par lignes de produits, principalement : Business, IT, RH et l’externalisation... Ces dernières années l’IT a été florissante puis s’est effondrée et revient maintenant à la normale. La croissance à 15 % que nous avions est définitivement terminée. Mais ce qui est  important c’est de reconnaître que nous avons créé un marché européen du conseil de quelques 41 - 42 Milliards  d’Euros, ce qui est un actif remarquable et que 2 à 6% de croissance pour ce marché n’est pas si mauvais que cela. De même pour interpréter l’hétérogénéité du marché nous devons considérer que certains membres comme le Royaume Uni incluent l’externalisation dans le conseil, ce qui n’est pas le cas, par exemple, de l’Allemagne pour ses chiffres FEACO, tout comme la France pour laquelle seul l’informatique prend en compte l’externalisation dans ses chiffres.


Un deuxième message officiel de la FEACO à Lublijana était que l’Est était en train de s’ouvrir, un état de fait pour lequel les consultants devaient se tenir prêts. Aussi, la question aujourd’hui à Athènes est: où en sommes nous dans ce processus?
 
Remi Redley:  les clients sont déjà là-bas: Luftansa a installé son support technique en Chine et son centre d’appels en Pologne. Les clients doivent être là avant les consultants, au moins pour les pays les plus importants.


Jean Luc Placet:  Cette tendance est incroyable !

Remi Redley: La FEACO a été fondée par la France et d’autres grandes nations, ainsi que des sociétés et il est clair que dans 5 à 10 ans il sera possible de collaborer avec l’Est.


Jean Luc Placet: L’histoire va bien plus vite que le temps dans les affaires.

Gil Gidron: De plus, l’investissement industriel se déplace vers l’Est. Rapidement !

Jean Luc Placet:  Toutefois le vrai problème ce n’est pas l’Est mais le taux de natalité ! Si il décline rapidement l’économie peut s’en ressentir.


Donc l’Est s’ouvre et ses marchés aussi. Dans cet ordre d’idées, la tenue d’une conférence à Lublijana puis à Athènes, où des délégations japonaises et chinoises ont été accueillies devrait être considérée comme un avertissement aux participants. De là, comment expliquer que seuls des consultants locaux aient participé majoritairement aux débats (avec par exemple 3 français seulement à lublijana, et 5 officiellement en Grèce) ?

Jean Luc placet: La première raison est d’ordre économique : nous avons traversé 3 années de déclin économique. Une deuxième est plus technique : le congrès annuel est une institution vieille de 15 ans alors qu’aujourd’hui il est désormais possible d’obtenir instantanément l’information d’où qu’elle provienne sur votre ordinateur. Aussi pourquoi participer?

Gil Gidron: Qui plus est, les grandes sociétés de conseil et d’audit ont développé des colloques internationaux internes. Ainsi il est clair que nous devons revoir la façon dont nous organisons les congrès. Pour les sociétés de conseil : «le temps c’est de l’argent».


Dans cet ordre d’idées quels sont les prochaines étapes de l’activité de la Feaco et quelle peut bien être la place des consultants dans le processus de développement d’une «économie européenne basées sur le savoir» (pour reprendre l’intitulé du congrès de cette année)?

Gil Gidron: Ce qui est sûr c’est que nous souhaitons passer aux prochaines étapes et nous pouvons les résumer comme suivant :

- Consolider le développement de la FEACO
- Renforcer notre Gouvernance
- Inclure encore plus de sociétés multinationales, raison pour laquelle nous
  avons changé nos statuts de manière à
ce que ces sociétés puissent adhérer
  à la FEACO. Ainsi dans le futur l’appartenance à l’association sera
différente
- Et maintenir les Associations nationales


Ce qui devrait se traduire concrètement par quelles actions?

Jean Luc Placet: Nous avons depuis toujours une forte volonté de constituer une fédération européenne. Ces 5 dernières années nous avons fait entrer et intégrés les syndicats lituaniens, estoniens, slovaques, slovènes ... D’autres pourraient intégrer la fédération lors de notre prochaine réunion à l’hotel Savoy à Londres. Nous souhaitons d’autre part représenter d’une seule voix le conseil européen ! Et c’est à ce titre que le congrès 2006 pourrait se dérouler à Hong Kong en collaboration avec le MCA HK chinois, l’AMCF américain et le Zen Noh Ren japonais.


Ce qui sonne comme une accroche pour un tour de manège «surprise». Quel peut bien être ainsi dés lors le mot officiel de la FEACO pour le colloque de cette année?

Remi Redley: Si je devais ne retenir qu’une phrase je dirai que nous devons maintenant trouver les bons Alizés*


Propos recuillis par Bertrand Villeret
ConsultingNewsLine
Athènes,  Astir Palace à Vouliagmeni, le 21Octobre 2004

* we must put our sails in  good  winds



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