Actualité 4 Jullet 2004
Organisé par l’AMCF à Amsterdam, le Leadership Council a fait apparaître une ambiance plutôt morose, alimentée par le constat d'un recul de l'activité conseil en 2003 accompagné d'une réduction des honoraires qui semble irréversible. Dans un secteur où une véritable reprise se fait encore attendre, ce repli exceptionnel laisse augurer d'une relance sans bénéfices. Les chiffres du Syntec et de la FEACO n’en sont que plus attendus
L’AMCF (Association of Management Consulting Firms) comme à son habitude organisait en Europe un colloque annuel. Le « Leadership Council » accueillait ainsi les membres de l’AMCF le 17 juin 2004 à Amsterdam. Cette année Betsy Kovacs avait programmé une réunion sur l’Amstelveenseweg dans les locaux de Boer & Croon Strategy Management Group, le cabinet dirigé par Eric de Groot, Vice Président de l’AMCF. Parmi les sujets abordés : « Framing the issues » (cadrer les problèmes ), « New business models after the economic downturn » (nouveaux modèles d’activité après le repli économique), « Human Ressources issues of the new models » (Aspects RH liés aux nouveaux modèles) et « Transparency and Accountability » (Transparence et responsabilité comptable). Ce programme permettait de couvrir plus ou moins indirectement des thématiques aussi variées que l’évolution du secteur, les nouveaux modèles et les modes de rémunération. Comme à son habitude l’AMCF insrivait donc là un congrès aux thèmes remarquablement pertinents et à l’organisation irréprochable. ConsultingNewsLine dans la suite du colloque de New York était invité, mais pour des raisons de lancement du site nous étions malheureusement contraints de rester à Paris. Aussi seule l’ambiance des débats, relatés par les participants français font l’objet de notre « report ». Et c’est ainsi que nous rapportons une ambiance quelque peu morose, voir inquiétante, même si tous semblent voir dés 2004 les premiers signes d'une reprise faible mais positive. En effet, les chiffres des cabinets présents étaient de toute évidence en régression. Ainsi le léger repli de -3 à -5% constaté l’an dernier semblait faire place à une véritable récession pouvant aller chez certains gros opérateurs jusqu'à -15 à - 30%. En moyenne on s’attendrait donc à une récession de -10% à -15%, chiffres qui devrait bientôt être confirmés ou infirmés de ce côté ci de l’Atlantique par Syntec Conseil en Management et la FEACO. Point intéressant à noter, cette récession serait assez hétérogène en fonction des spécialités et des pays et semblerait marquer principalement le conseil, les groupes pratiquant l’externalisation ayant un avantage. Le montant des honoraires serait lui aussi en régression, la valeur moyenne s’inscrivant pour certains en dessous de 1200 Euros par jour soit un déclin de l’ordre de - 10% à -20%. Idem pour les ratios où 150 000 Euros/an ( ~ 1 MF) redeviendrait la norme, là où il y a encore peu on tournait à 180 - 190 KE (~ 1,2 MF). A noter que si ces chiffres ne sont pas parfaitement exacts et peuvent refléter une humeur inquiète que les prochaines publications pourraient venir adoucir, ils correspondent en tous cas à une appréciation assez générale. En terme de conséquences RH elles seraient doubles : d’une part un faible taux de renouvellement et d’autre part la recherche de consultants beaucoup plus seniors. Quelques raisons expliquant cet état de fait ont pu émerger : d’une part le renforcement de la fonction achat qui aurait un effet « démoniaque » sur le niveau des prix (par exemple il nous était rapporté que FranceTelecom effectuerait aujourd’hui pour l’ensemble du groupe ses référencements à Genève sur la base de procédures en anglais et que pareillement Renault/Volvo référencerait à partir de Goteborg, ce qui, si cela touchait en effet tous les achats, serait en soi une petite révolution), ensuite de nombreuses grandes entreprises seraient en crise, l’attentisme « classique » de la fin de l’hiver et du début du printemps n’ayant pas encore permis de le mettre pleinement en évidence. Donc constats pessimistes et humeur inquiète! Est-ce que cela remontera ? «Ce n’est pas évident» nous dit-on, «on est en tout cas plutôt entre 5 et 10% qu'au dessus». En effet, il semblerait que les conférenciers aient manifesté quelques doutes sur la capacité de l’économie à remonter à court terme et que par voie de conséquence le passage de 1500 Euros vers 1200 Euros par jour leur soit apparu irréversible. Ceci dit il ne semble pas que l’effet de mondialisation ou d’Offrshoring ait été particulièrement évoqué pour interpréter les tendances, beaucoup s’accordant à reconnaître dans les nouveaux modes d’achat du conseil, et dans la faiblesse de l’économie les raisons principales du recul des prix et du recul du volume d’activité. Et ce, d’autant plus que chacun observe "chez les clients plus de maturité et plus d'attente de séniorité ". D’où une demande forte pour des consultants de plus de 30 ans. Ainsi le modèle de fonctionnement des cabinets doit-il certainement être revu à la fois par une "évolution forte de la pyramide des ages" et par un "changement dans le mode de rémunération". Ceci dit, la maturité des clients et l’effet des Services Achats auraient leurs limites. Ainsi les enchères inversées que certains avaient tenté de mettre en place "ne se sont pas avérées crédibles et n'ont pas pris", les cabinets refusant de s’y soumettre. Dernier constat, les SSII qui avaient été particulièrement touchées depuis deux ans, la capture de cabinets conseil s’y soldant le plus souvent par un semi échec, pourraient repartir, certains annonçant même un possible retour à la croissance. Toutefois la reprise annoncée ne serait maintenant pas avant 2006 et chacun s’accorderait à un retour vers du + 5%, les années de croissance à deux digit semblant désormais faire partie de l’histoire. Souhaitons qu’il n’en soit pas ainsi en attentant les chiffres qui seront bientôt publiés pour l’Europe et la France. Cette impression qui nous est rapportée par des membres de l’AMCF ayant assisté aux débats aura au moins eu le mérite de révéler ce que tous les cabinets avaient constaté depuis le début de l’année : le conseil souffre !
Bertrand Villeret
Pour Info:
www.amcf.org
Le
colloque de l'AMCF à Amsterdam
révèle un net recul des honoraires en 2003
Organisé par l’AMCF à Amsterdam, le Leadership Council a fait apparaître une ambiance plutôt morose, alimentée par le constat d'un recul de l'activité conseil en 2003 accompagné d'une réduction des honoraires qui semble irréversible. Dans un secteur où une véritable reprise se fait encore attendre, ce repli exceptionnel laisse augurer d'une relance sans bénéfices. Les chiffres du Syntec et de la FEACO n’en sont que plus attendus
L’AMCF (Association of Management Consulting Firms) comme à son habitude organisait en Europe un colloque annuel. Le « Leadership Council » accueillait ainsi les membres de l’AMCF le 17 juin 2004 à Amsterdam. Cette année Betsy Kovacs avait programmé une réunion sur l’Amstelveenseweg dans les locaux de Boer & Croon Strategy Management Group, le cabinet dirigé par Eric de Groot, Vice Président de l’AMCF. Parmi les sujets abordés : « Framing the issues » (cadrer les problèmes ), « New business models after the economic downturn » (nouveaux modèles d’activité après le repli économique), « Human Ressources issues of the new models » (Aspects RH liés aux nouveaux modèles) et « Transparency and Accountability » (Transparence et responsabilité comptable). Ce programme permettait de couvrir plus ou moins indirectement des thématiques aussi variées que l’évolution du secteur, les nouveaux modèles et les modes de rémunération. Comme à son habitude l’AMCF insrivait donc là un congrès aux thèmes remarquablement pertinents et à l’organisation irréprochable. ConsultingNewsLine dans la suite du colloque de New York était invité, mais pour des raisons de lancement du site nous étions malheureusement contraints de rester à Paris. Aussi seule l’ambiance des débats, relatés par les participants français font l’objet de notre « report ». Et c’est ainsi que nous rapportons une ambiance quelque peu morose, voir inquiétante, même si tous semblent voir dés 2004 les premiers signes d'une reprise faible mais positive. En effet, les chiffres des cabinets présents étaient de toute évidence en régression. Ainsi le léger repli de -3 à -5% constaté l’an dernier semblait faire place à une véritable récession pouvant aller chez certains gros opérateurs jusqu'à -15 à - 30%. En moyenne on s’attendrait donc à une récession de -10% à -15%, chiffres qui devrait bientôt être confirmés ou infirmés de ce côté ci de l’Atlantique par Syntec Conseil en Management et la FEACO. Point intéressant à noter, cette récession serait assez hétérogène en fonction des spécialités et des pays et semblerait marquer principalement le conseil, les groupes pratiquant l’externalisation ayant un avantage. Le montant des honoraires serait lui aussi en régression, la valeur moyenne s’inscrivant pour certains en dessous de 1200 Euros par jour soit un déclin de l’ordre de - 10% à -20%. Idem pour les ratios où 150 000 Euros/an ( ~ 1 MF) redeviendrait la norme, là où il y a encore peu on tournait à 180 - 190 KE (~ 1,2 MF). A noter que si ces chiffres ne sont pas parfaitement exacts et peuvent refléter une humeur inquiète que les prochaines publications pourraient venir adoucir, ils correspondent en tous cas à une appréciation assez générale. En terme de conséquences RH elles seraient doubles : d’une part un faible taux de renouvellement et d’autre part la recherche de consultants beaucoup plus seniors. Quelques raisons expliquant cet état de fait ont pu émerger : d’une part le renforcement de la fonction achat qui aurait un effet « démoniaque » sur le niveau des prix (par exemple il nous était rapporté que FranceTelecom effectuerait aujourd’hui pour l’ensemble du groupe ses référencements à Genève sur la base de procédures en anglais et que pareillement Renault/Volvo référencerait à partir de Goteborg, ce qui, si cela touchait en effet tous les achats, serait en soi une petite révolution), ensuite de nombreuses grandes entreprises seraient en crise, l’attentisme « classique » de la fin de l’hiver et du début du printemps n’ayant pas encore permis de le mettre pleinement en évidence. Donc constats pessimistes et humeur inquiète! Est-ce que cela remontera ? «Ce n’est pas évident» nous dit-on, «on est en tout cas plutôt entre 5 et 10% qu'au dessus». En effet, il semblerait que les conférenciers aient manifesté quelques doutes sur la capacité de l’économie à remonter à court terme et que par voie de conséquence le passage de 1500 Euros vers 1200 Euros par jour leur soit apparu irréversible. Ceci dit il ne semble pas que l’effet de mondialisation ou d’Offrshoring ait été particulièrement évoqué pour interpréter les tendances, beaucoup s’accordant à reconnaître dans les nouveaux modes d’achat du conseil, et dans la faiblesse de l’économie les raisons principales du recul des prix et du recul du volume d’activité. Et ce, d’autant plus que chacun observe "chez les clients plus de maturité et plus d'attente de séniorité ". D’où une demande forte pour des consultants de plus de 30 ans. Ainsi le modèle de fonctionnement des cabinets doit-il certainement être revu à la fois par une "évolution forte de la pyramide des ages" et par un "changement dans le mode de rémunération". Ceci dit, la maturité des clients et l’effet des Services Achats auraient leurs limites. Ainsi les enchères inversées que certains avaient tenté de mettre en place "ne se sont pas avérées crédibles et n'ont pas pris", les cabinets refusant de s’y soumettre. Dernier constat, les SSII qui avaient été particulièrement touchées depuis deux ans, la capture de cabinets conseil s’y soldant le plus souvent par un semi échec, pourraient repartir, certains annonçant même un possible retour à la croissance. Toutefois la reprise annoncée ne serait maintenant pas avant 2006 et chacun s’accorderait à un retour vers du + 5%, les années de croissance à deux digit semblant désormais faire partie de l’histoire. Souhaitons qu’il n’en soit pas ainsi en attentant les chiffres qui seront bientôt publiés pour l’Europe et la France. Cette impression qui nous est rapportée par des membres de l’AMCF ayant assisté aux débats aura au moins eu le mérite de révéler ce que tous les cabinets avaient constaté depuis le début de l’année : le conseil souffre !
Bertrand Villeret
Pour Info:
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