Par ces temps incertains, le dirigeant se trouve confronté au problème d’engagement des collaborateurs de son entreprise. Avant hier, pour les organisations pyramidales, le simple contrat de travail, suffisait à faire fonctionner l’ensemble des salariés. Hier, du fait de réorganisations et de restructurations de toutes sortes, il a fallu avoir recours à des modèles compensatoires de management. Aujourd’hui, l’entreprise doit se colleter à une contrainte majeure. A peine perceptible il y a encore quelques mois, cette  contrainte a pris un statut de quasi dogme. On pourrait la résumer par la formule : « Mais pourquoi donc irai-je travailler ? » Le dirigeant ne peut ignorer cette dimension nouvelle. La panne d’engagement du salarié face à un projet mobilisateur guette le chef d’entreprise le mieux disposé au « bonheur » de ses collaborateurs et à la bonne marche de sa société.

Devant cet environnement et ce climat démobilisateurs, que peut donc faire le dirigeant ? Il n’y a pas pléthore de solutions. Il s’agit de renouer avec la dimension collective et se positionner avec conviction sur le registre de la mobilisation. Pas la motivation, mais bien la mobilisation. Oui, mais comment ? Trop d’entreprises pensent que le business plan suffit à conduire les collaborateurs sur le chemin de l’enthousiasme. Ce sont ces mêmes entreprises qui pensent que le charisme du dirigeant permet à lui seul de galvaniser les troupes.

Il existe aujourd’hui une approche centrée sur le développement de l’engagement des collaborateurs. C’est le Wave Management®. Cette démarche dédiée aux dirigeants, vise à déclencher et maintenir un niveau d’engagement élevé pour le déploiement de projets à enjeux.  De nos jours, un collaborateur engagé, c’est un opérateur, un employé, un cadre, qui répond à trois critères : Il en fait plus et mieux, il travaille dans un esprit d’équipe, sans s’enfermer dans sa fonction, et il « s’aligne » facilement sur les grandes orientations de l’entreprise car il en a compris le sens et les enjeux.

Le principe du Wave Management® est simple. Le projet du dirigeant, assimilable à la formation d’une goutte d’eau, va impacter avec suffisamment de force l’organisation, dans notre comparaison, la surface de l’eau. Une vague s’ensuit, c’est la mobilisation sur le projet. Au lieu de s’amortir et de perdre de sa force, le projet, bien répercuté par les strates intermédiaires, enfle, se propage et touche significativement tous les acteurs de l’entreprise.

Trois idées force procèdent de cette approche originale : La première montre que l’entreprise, quelle que soit sa structure, peut être considérée comme une série de maillons majeurs, dont l’ensemble constitue une « chaîne managériale d’équipes» (du comité de direction aux équipes de proximité). L’identification des hommes-clés comme relais au bon fonctionnement de cette chaîne est la première composante à la mobilisation. La deuxième idée force nous amène à penser que l’entreprise recèle des énergies collectives latentes qui ne demandent qu’à être libérées. En quelque sorte, l’entreprise possédait un carburant potentiel et elle ne le savait pas. A ce stade, le dirigeant doit veiller à créer toutes les conditions pour fluidifier l’émergence de ces énergies. Il lui appartient ainsi de faire l’inventaire des obstacles organisationnels et de les réduire. Enfin, le troisième axe de cette approche consiste à imbriquer la chaîne managériale d’équipes avec les ressources mobilisatrices de l’entreprise. L’ordonnancement est réalisé pour que les énergies déployées se propagent rapidement d’un maillon à l’autre. La mise en phase est déterminante. Elle conditionne, en bout de chaîne, la force de l’engagement de tout collaborateur et l’aboutissement des décisions prises en amont. Ce haut niveau d’engagement dépend donc de la qualité d’assemblage mené par le dirigeant. L’association de composants, même s’ils sont excellents, peut se montrer insuffisante.Comme pour la réalisation d’un mets élaboré, une fois les ingrédients réunis, il reste à bien les incorporer et les lier avec harmonie. C’est ce subtil équilibre, cette alchimie singulière qui fait la différence. N’est-ce pas au tour de main que l’on reconnaît les grands chefs ?

Patrick Krasensky


Pour Info:
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