17 Juil 2006
EADS : Une maille à l’endroit, une
maille à l’envers…
EADS traverse une zone de turbulence. Après l’affaire CLEARSTREAM qui a décapité l’un des principaux dirigeants du groupe aéronautique, Jean Louis Gergorin, Directeur de la Stratégie, plusieurs incidents ont émaillé le mois écoulé : les retards dans la fabrication de l’A 380 et les attaques contre le PDG même du consortium européen, Noël Forgeard. Les répercussions de ces "affaires" ont été immédiates puisque le cours de l’action EADS a perdu près du tiers de sa valeur sur la place de Paris
Les milieux financiers commencent à douter d’EADS et de sa direction. Encensé il y a peu de temps encore son PDG est devenu l’objet d’attaques multiples et cela d’autant plus que les désaccords franco-allemands sur la direction et l’orientation stratégique de l’entreprise sont devenus patents. Rien ne va plus donc au Royaume d’EADS. La crise couvait. Elle a éclaté ce week-end (1/2 juillet 2006) avec le départ de Noël Forgeard et la nomination de Louis Gallois qui quitte la SNCF pour prendre les rennes d’EADS dans un moment très délicat.
Louis Gallois revient donc à ses premières amours. L’homme du se"rail" a dirigé auparavant des entreprises aéronautiques et n’a jamais caché sa prédilection pour cette branche d’activité. Il présente par ailleurs la particularité d’être un patron parmi les plus mal payés de l’Establishment français mais il n’a jamais manifesté nulle aigreur en public à ce propos. Bref, l’homme idéal pour reprendre les rennes d’une entreprise éclaboussée par les affaires liées au pouvoir et à l’argent mais qui n’a cessé d’être jusqu’à ce jour le fleuron de la coopération réussie entre l’Allemagne et la France.
Il faudra au nouveau PDG beaucoup de doigté pour éviter que le processus de détricotage amorcé il y a peu (cf. notre chronique dans Consulting Newsline de mai 2006) ne se transforme en crise ouverte. La nouvelle de la vente par Eurocopter, filiale d’EADS d’hélicoptères de combat à l’armée de l’air américaine devrait mettre un peu de baume au cœur d’une entreprise qui traverse une fin d’année particulièrement difficile et éprouvante pour ses dirigeants. Cependant, le véritable redémarrage d’EADS supposera autre chose qu’un simple remaniement au sommet et passera par une redéfinition du mode de gouvernance de cette entreprise paralysée par sa direction bicéphale imaginée afin de ménager les équilibres et plus encore les susceptibilités entre Français et Allemands.
Yves Perez
Directeur de l’IDCE
Institut pour le Développement du Conseil en Entreprise
Pour Info:
http://www.idce.com
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Images EADS à Suresnes. Photos B. Villeret, Quantorg 2006
EADS traverse une zone de turbulence. Après l’affaire CLEARSTREAM qui a décapité l’un des principaux dirigeants du groupe aéronautique, Jean Louis Gergorin, Directeur de la Stratégie, plusieurs incidents ont émaillé le mois écoulé : les retards dans la fabrication de l’A 380 et les attaques contre le PDG même du consortium européen, Noël Forgeard. Les répercussions de ces "affaires" ont été immédiates puisque le cours de l’action EADS a perdu près du tiers de sa valeur sur la place de Paris
Les milieux financiers commencent à douter d’EADS et de sa direction. Encensé il y a peu de temps encore son PDG est devenu l’objet d’attaques multiples et cela d’autant plus que les désaccords franco-allemands sur la direction et l’orientation stratégique de l’entreprise sont devenus patents. Rien ne va plus donc au Royaume d’EADS. La crise couvait. Elle a éclaté ce week-end (1/2 juillet 2006) avec le départ de Noël Forgeard et la nomination de Louis Gallois qui quitte la SNCF pour prendre les rennes d’EADS dans un moment très délicat.
Louis Gallois revient donc à ses premières amours. L’homme du se"rail" a dirigé auparavant des entreprises aéronautiques et n’a jamais caché sa prédilection pour cette branche d’activité. Il présente par ailleurs la particularité d’être un patron parmi les plus mal payés de l’Establishment français mais il n’a jamais manifesté nulle aigreur en public à ce propos. Bref, l’homme idéal pour reprendre les rennes d’une entreprise éclaboussée par les affaires liées au pouvoir et à l’argent mais qui n’a cessé d’être jusqu’à ce jour le fleuron de la coopération réussie entre l’Allemagne et la France.
Il faudra au nouveau PDG beaucoup de doigté pour éviter que le processus de détricotage amorcé il y a peu (cf. notre chronique dans Consulting Newsline de mai 2006) ne se transforme en crise ouverte. La nouvelle de la vente par Eurocopter, filiale d’EADS d’hélicoptères de combat à l’armée de l’air américaine devrait mettre un peu de baume au cœur d’une entreprise qui traverse une fin d’année particulièrement difficile et éprouvante pour ses dirigeants. Cependant, le véritable redémarrage d’EADS supposera autre chose qu’un simple remaniement au sommet et passera par une redéfinition du mode de gouvernance de cette entreprise paralysée par sa direction bicéphale imaginée afin de ménager les équilibres et plus encore les susceptibilités entre Français et Allemands.
Yves Perez
Directeur de l’IDCE
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