La Chronique de Pierrre Zimmer




Hiver 2009

Crédit et discrédit 

Pour être bien sûr de savoir de quoi on parle, il est bon parfois de revenir aux sources. Par exemple, le crédit n’est rien de moins que la confiance que l’on place en quelqu’un ou quelque chose...

On donne du crédit à un bruit, à une rumeur nous rappelle le dictionnaire Robert. Accorder du crédit à quelqu’un ou lui faire crédit, c’est bien lui accorder sa confiance : «
Pour le faire venir, vous avez tout crédit » dit l’un des personnages des Femmes savantes de Molière. Faire crédit, c’est compter sur quelqu’un et même s’y fier. « Le romancier, d’ordinaire, ne fait point suffisamment crédit à l’imagination du lecteur » écrit André Gide dans Les Faux monnayeurs. Mais, le crédit, c’est aussi bien sûr la confiance en la solvabilité de quelqu’un. Celui qui a du crédit a donc la réputation d’être solvable. Et chacun sait que "Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée". Le crédit, en ce sens, tient lieu d’influence, de pouvoir, d’autorité, d’empire et même d’ascendant.

Le discrédit, en revanche, c’est bien la diminution de la confiance, de l’estime dont jouissait une personne ou une idée. C’est aussi la réduction ou la perte du crédit dont jouissait une valeur. Comme un anathème, le discrédit peut se jeter. On peut le jeter sur quelqu’un, alors la personne entre en déconsidération, en défaveur. Un gouvernement tombé en discrédit va avoir du mal à remonter la pente et à regagner de la confiance.

Quand les relations de confiance se distendent par exemple entre les banques et leurs clients, alors ces derniers ne font plus crédit à leur établissement bancaire. C’est vraiment le monde à l’envers. Dans les temps de crise, justement, certaines valeurs s’inversent. Les institutions financières, solides et arrogants colosses autrefois, montrent aujourd’hui des faiblesses du côté de leurs bases : les pieds d’argile s’effritent. Certains géants se sont déjà effondrés ; d’autres vacillent sur des fondations devenues fragiles. Pas étonnant que, selon une étude réalisée fin 2008 par le Boston Consulting Group, 56 % des personnes interrogées ne font plus confiance aux grands établissements financiers.

Dans une société d’économie libérale, où les lois du marché sont fondées sur des interdépendances construites sur la confiance, celle des maquignons qui se topaient la main plus que sur la signature au bas d’un contrat, le crédit devient rare et donc cher. Avec les mauvais chiffres de l’emploi, dans des entreprises en pleine expectative, les DRH assistent, avec tristesse et résignation, à des rapports de défiance qui minent les relations hiérarchiques. Morte la confiance, mort le crédit ! Le règne du discrédit est arrivé. Pour combien de temps ?

Pierre Zimmer
Conseil en Communication



Derniers ouvrages parus :

« Surtout, ne changez rien » aux éditions d’Organisation (2006)
« Et l’intolérance, bordel ! » aux éditions du Palio (2008)


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