Reportage
Juin 2006  
Interview: Henri Pescarolo
Team Manager de Pescarolo Sports

Quatre fois vainqueur au Mans comme pilote puis Team Manager de sa propre écurie de compétition, Henri Pescarolo est passé à deux doigts de la victoire en 2005 avec une double pole position et une seconde place à l'arrivée... 2006 sera-t-elle "l'année Pescarolo Sports" ? Possible, mais il faudra compter sur les nouvelles Audi R10 à moteur Diesel. Interview d'Henri Pescarolo la veille des essais préliminaires.

Henri Pescarolo


2006, l’année Pescarolo ?

Henri Pescarolo :  C’était l’année dernière où l’on avait le plus de chances de gagner. Cette année c’est l’inconnue car on ne sait pas ce que fait Audi. Mais on est toujours ambitieux. On a un bon début de saison. On a amélioré la performance mais ce ne sera pas facile de rester devant.


L’arrivée du Diesel marque donc une réelle nouveauté. Quelles devraient être les différences de performance ?

Henri Pescarolo :  C’est une totale inconnue car il s’agit d’un équivalent. L’ACO s’est basée sur une étude théorique, donc le jour où l’on verra on saura. En 2007, on refera les équilibres. 


Votre voiture reprend les bases de l’an dernier. Qu’est-ce qui a été réalisé pour la faire évoluer ?

Henri Pescarolo :  On l’a fait évoluer dans tous les domaines. Nouveau moteur, nouvelles culasses, - 20 Kg, donc plus léger, nouvelle boîte X-Trac, comme le moteur, du moins, nouveau carter plus étroit donc diffuseur optimisé. Parallèlement on a retravaillé l’aéro, Evolutions partout, donc une voiture plus fine, donc plus rapide ou avec plus d’appuis.


La voiture est-elle repassée en soufflerie ?

Henri Pescarolo :  Non mais on a procédé à une évolution aérodynamique sur piste militaire. D’où des modifications : capot avant, arrière, diffuseur, lame... Mais la base est comme l’an dernier, donc pas de révolution mais évolution.


Que dire d’un point de vue organisationnel ? Audi est passé maître dans cet art.

Henri Pescarolo : Audi,  j’ai largement plus d’expérience que Joest, mais moins de moyens. Dans ce cadre avec des gens compétents, je pense avoir une organisation aussi efficace.


Avez vous déjà une idée de la stratégie qui sera appliquée en course ? vitesse, ravitaillements ?

Henri Pescarolo :  Non car on ne se situe pas encore et on ne sait pas contre qui on va se battre. On pense qu’il seront vite du côté d’Audi,  1 à 2 secondes de mieux, mais comment faire une stratégie si l’on ne peut pas encore se situer.


En 2007 pour des raisons réglementaires vos voitures seront nouvelles.

Henri Pescarolo :  On n’en sait rien. On devrait prendre bientôt une décision. On ne lancera la nouvelle voiture que si  l’on a des partenaires, donc des moyens et l’on s’engagera sur des moyens.  Pour l’instant on ne sait pas.


En France cela devient donc si dur de financer le développement de voitures de course ?

Henri Pescarolo :  C’est de plus en plus difficile pour deux raisons : d’abord c’est un pays  autophobe, ça se voit à tous les niveaux: surtout pas de sport car c’est considéré comme polluant. Ensuite pour des raisons économiques car le niveau en France descend chaque année.  On le ressent car on ne vit que de budgets pub...

Propos recueillis par Bertrand Villeret
Rédacteur en chef, ConsultingNewsLine


Stand pescarolo
Images: David Legangneux  pour ConsultingNewsLine


Copyright Quantorg  2006
pour ConsultingNewsLine
All rights reserved
Reproduction interdite
Henri Pescarolo

Convergeonline