Cabinet
Juin-juillet  2005  
Special Le Mans
Interview: Jean Michel Pappolla
Directeur associé, La Squadra

Avec une offre aussi diversifiée que les Relations Publiques, le Sponsoring, le Management de Projets, la Communication Sportive, l’Evénementiel et l’Incentive, La Squadra s’est taillée en 7 ans une réputation sans égal dans les sports mécaniques français : Endurance, F1, Off Shore... Jean Michel Pappolla, l’un des 3 co-fondateurs avec Didier Sommerant et Patrick Tambay, nous introduit à ce cabinet pas comme les autres où "stratégie" se conjugue avec  "opérationnel".
Paul Belmondo Racing
La Courage-Ford  n° 37, un des deux prototypes du Paul Belmondo Racing sur la grille de départ des 73èmes  24 Heures du Mans


Jean Michel Pappolla, La Squadra assurait cette année le Management du Sponsorship, de la Communication et de l’Evénementiel du Paul Belmondo Racing qui engageait deux prototypes dans l’épreuve mancelle. Avant d’aborder cet aspect sportif, peut-on rappeler les origines de votre cabinet ?

Jean Michel Pappolla : A la base il s’agit d’une agence de communication et d’événementiel spécialisée, fondée par Didier Sommereau et moi-même. Au début il y avait avec nous Patrick Tambay qui est maintenant parti vers une carrière politique. Didier et moi-même étions d’anciens du secteur informatique où nous avions passé 15 ans chacun. Le milieu High-Tech a toujours été très précurseur et innovant en communication interne et en animation des clients. Nous trouvions que le vecteur de communication automobile, qui était très souvent utilisé par les entreprises du secteur, était mal employé ou avec un manque de connaissance de l’automobile dépréciant la qualité de la communication qui en découlait. De ce constat, et au vu de la demande dans notre entourage professionnel, naquit rapidement l’idée de faire de notre passion un métier. Nous pouvions mettre à profit nos savoir-faire acquis, Didier dans le Commercial, moi dans le Marketing, spécialités qui sont nos fonctions respectives aujourd’hui. La Squadra a donc été  fondée en 1999. Il s’agit d’une SARL au capital de 46 000 euros disposant d’une filiale "agence de voyages" permettant de proposer à nos clients des prestations tourisme. L’idée de base est la réalisation d’événements sur le thème des sports mécaniques pour des clients qui "a priori" n’étaient pas dans ce secteur.


Il s’agissait là d’un changement majeur dans votre vie. Quelles "qualités" vous permettaient d’être "sûr" de pouvoir réaliser les prestations que vous alliez proposer ?

Jean Michel Pappolla : Nous savions comment "mettre en scène" un événement pour un client dans une problématique d’entreprise. L’argent investi par une entreprise a pour but de faire vendre. Ce point est essentiel. Et dans cette problématique de "faire vendre", notre rôle consistait à imaginer des événements scénarisés dans ce but, tout en gardant le coté ludique nécéssaire a ce type d’organisation.


Comment tout cela était-il organisé dans la pratique ?

Jean Michel Pappolla : Il s’agissait au départ d’événements internes permettant de mettre en relation forte les clients "finals" avec la "Force de vente". Et ça, c’est notre métier premier que l’on a proposé à une large clientèle d’entreprises : Microsoft, Bayer, HP, BMW, 3M... Une offre orientée vers la vente, tous secteurs confondus.


1999-2005, le temps passe vite. Quel premier bilan tirez-vous de cette expérience réussie ?

Jean Michel Pappolla : Aujourd’hui nous avons 8 permanents. L’an dernier nous avons animé 53 événements pour un CA d’environ 2 Millions d’Euros et nous devrions atteindre 3,5 ME cette année.  Dans notre métier il y a une part de "Consulting" et une part importante d’achat de prestations (voyages, hôtels, location de voitures et de matériels, personnel…) d’où un résultat qui n’est pas aussi élevé que pour du conseil pur, mais qui est en phase avec notre métier d’agence événementielle.


PB
Avec Ford, Gulf et Microsoft comme sponsors, un coup de maître pour la Squadra,  le Paul Belmondo Racing épouse le Bleu-ciel et l'orange immortalisé dans les années 60 par le John Wyer Racing... Pour cet hommage au passé, Blue Jeans et escarpins orangés sont de sortie. Le Paul Belmondo Bacing sait être "Pro", tout en restant visblement décontracté.


Et pour ce qui est de l’évolution de l’offre ?

Jean Michel Pappolla : Tout d’abord un volet événementiel classique : séminaires, conventions. Pour cela nous avons une filiale avec licence d’agent de voyage. Elle permet d’organiser des événements partout dans le monde. Cette activité qui est peu liée au sport automobile mais génère un CA récurent représente 40% de notre activité. D’autre part cette capacité perment d’ouvrir des portes vers la compétition. On a ainsi 3 commerciaux à temps plein, une équipe de 4 personnes pour la production sous ma responsabilité et qui a en charge la construction et le suivi des événements. Donc nous observons un distingo entre vendeurs et chargés d’événements. Les vendeurs ne sont presque jamais présents en "Prod". Ce n’est pas le même profil psychologique. Nous avons créé il y a deux ans un pôle "Services Constructeurs Automobile". On y prend en charges tous les services entourant les essais sur circuit fermé ou sur route ouverte: technologie, logistique, transport, moniteurs, démonstrations... (ex. road-show de présentation technologique de la BMW Série 3 en 2005). Au niveau du nombre de clients cela reste limité car il n’y a pas pléthore de constructeurs. De plus nous souhaitons rester une agence avec une connotation "haut de Gamme", ce qui limite aussi le cadre des opérations menées. Nous ne sommes pas tenus à l’exclusivité, ce qui serait de toute façon incohérent, car nous devons avoir un réel savoir-faire basé sur une connaissance de toutes les gammes. C’est ce qui nous permet au bout du compte de mettre en valeur le produit d’un client sans jamais dévaloriser celui de la concurrence.


Et de ce pôle "Services Constructeurs" à la compétition il n’y avait plus qu’un pas. Le produit est il similaire ?

Jean Michel Pappolla : Pas vraiment. Là, notre rôle pour cette activité, c’est d’optimiser l’investissement qui est fait par les entreprises qui investissent en sport automobile, en les aidant a optimiser leurs communication, tant en interne qu’en externe. Le fait de connaître le monde de l’entreprise mais aussi celui de la course, est un "plus" très important pour réussir un plan de communication en compétition automobile. Cela a été le cas pour LeasePlan France pour qui La Squadra a agit comme consultant pour la création de son propre Team engagé en Championnat de France GT (2003/2004), pour Bouygues Telecom pour qui nous avons assuré l’intégralité de la Campagne de Relations Publiques 2003 autour de l’équipage Philippe Alliot/ David Hallyday, et maintenant pour le Paul Belmondo Racing.


Ce qui m’amène à une question de mode concernant l’Incentive qui semble se développer. Pratiquez-vous cet exercice dont les clients sont généralement très friands ?

Jean Michel Pappolla : C’était notre "spécificité" et notre "savoir-faire" au départ pour les sports mécaniques. Nous faisons dans ce domaine des choses plus évoluées que ce qui se pratique. Effectivement aujourd’hui on voit de plus en plus de publicités pour ces "Tours" ou ces " Week-ends en voiture de course". Ces publicités que vous voyez proviennent des sociétés avec lesquelles nous travaillons. Cela dit, nous sommes de moins en moins enclins à vendre ce type de prestations, car nous devons trouver des prestataires qui soient suffisamment souples pour accéder à nos requêtes d’organisation. Nous sommes très vigilents sur l’objectif final. Il faut des retombées en terme de ventes pour le client. Or, la démocratisation de ce produit fait que les prestataires sont moins enclins à "cadencer" comme l’on veut ce type d’événement. Donc on en fait moins. La clientèle d’entreprises ne se gère pas comme des particuliers, or c’est cette partie d’activité qui se développe !


Donc une approche professionnelle tournée vers l’entreprise plus qu’une déclinaison de produits auto "grand public ". Est-ce que ce critère a joué lorsque le Paul Belmondo Racing vous a choisi ?

Jean Michel Pappolla : C’est avant tout une histoire d’hommes, puisque les 2 fondateurs et associés du PBR, Paul Belmondo et Claude-Yves Gosselin, Didier Sommereau et moi-même sommes de la même génération (la quarantaine). Surtout nous sommes en phase sur le niveau de qualité des prestations proposées aux partenaires, et sur le professionnalisme des relations avec les sponsors et les pilotes. En 2004, début de notre collaboration, les choses se sont bien passé et en 2005, nous avons décidé de nous concentrer "exclusivement" sur le PBR (Paul Belmond Racing).


Paul Belmondo Racing
Présentation parisienne en début de saison des protos du Paul Belmondo Racing en présence de personnalités et d'artistes... bien connus.


L’exclusivité sur ce "produit exclusif" était-il un choix de votre part ou une demande du Paul Belmondo Racing pour éviter la fuite de sponsors?

Jean Michel Pappolla : C’est délicat de travailler pour plusieurs Teams en compétition. Comment attribuer le choix d’un sponsor à une écurie plus qu’à une autre ? Ce jeu serait rapidement injouable. Le partenariat avec le Paul Belmondo Racing va au delà de la recherche de sponsors. Chercher des sponsors, nous le faisons pour certains pilotes que l’on connaît bien et que l’on apprécie, mais de façon limitée car la chasse aux sponsors demande énormément de temps, c’est peu rentable. Notre rôle comme je l’ai dit c’est d’optimiser les investissements et les budgets.


Peut-on revenir sur l’angle de l’optimisation que vous souligniez ; sur cette quête de sponsors très réussie cette année. Qu’avez-vous bien pu leur proposer pour qu’ils viennent ? Car enfin Ford, Gulf n’étaient pas apparus depuis longtemps.... et Xbox, là, c’est un "coup de maître", lorsque l’on voit l’investissement de Playstation sur les Pescarolo et l’Audi du Team Oreca.

Jean Michel Pappolla : Notre rôle cette année était donc d’assurer l’événementiel, l’accueil VIP, la communication et la recherche de partenaires. Pour ces derniers on en a "décidé" 3 très importants en leur proposant des plans de communication spécifiques, chacun des 3 ayant des objectifs différents:  Ford Gulf et Xbox. Sans oublier Michelin, de qui nous avons le soutien officiel. Avoir réuni 40 ans après "Ford et Gulf au Mans" est très symbolique, et acceuillir Xbox pour son premier investissement sponsoring en sport auto sur le terrain de Playstation est également un beau challenge.


Les marketeurs d’Xbox recherchaient-ils une simple présence sur les voitures, dans la presse,  ou cherchaient-ils à séduire leurs VIP ?

Jean Michel Pappolla :
Il était important qu’ils fassent parler d’eux! Pour ce, seul un support "média grand public" pouvait remplir cette mission. D’ou l’idée de passer un accord avec M6 Turbo, pour un concours national Xbox/Turbo, avec comme "gros lot" pour le lauréat, la possibilité d'intégrer le Paul Belmondo Racing aux 24 heures du Mans 2005 comme panneauteur ! C’est cette idée de permettre à un "passionné" d’être acteur de la plus grande course du monde, qui a séduit Dominique Chapatte et son équipe, avec pour résultat... 3 reportages dans M6 Turbo, soit en tout une douzaine de minutes d'antenne !...


Au delà du détail des opérations complexes que vous avez mené, Paul Belmondo vous avait-il fixé une sorte de "lettre de mission" ?

Jean Michel Pappolla : pas vraiment, mais nos connaissions bien le "Cahier des Charges" : démontrer qu'au déla de la facade Show-Biz et Communication, le PBR était un Team de premier plan dans la compétition automobile. Ce qui est le cas, avec 6 permanents, 12 de mars à novembre et 35 à 40 personnes sur les courses. Donc "Team Pro" mais qui a su garder un esprit décontracté, familial, ce qui évite les tensions et où il est vraiment très agréable de travailler.


Que retenez vous de cette 73ème éditions des 24 Heures du Mans ?

Jean Michel Pappolla : Les Pescarolo ont été magnifiques et auraient pu gagner cette année. C’est formidable pour un Team privé. Courage engrange pareillement le résultat de ses efforts et donc de son action en tant que constructeur. Ce qui consacre aussi l’avènement de la catégorie LMP2 qui monte en puissance et qui a été choisie par Porsche pour son "grand retour" l’an prochain en prototypes. Le PBR a été le premier Team a terminer une course de 24 heures avec une Courage LMP2, le premier à terminer avec 2 LMP2. Pôle position LMP2 au Mans et la 6ème ligne, course en tête jusqu'à la dernière heure et après un problème technique une seconde place. Si l’on se rappelle que le PBR est en tête du championat LMES LMP2, avec 2 victoires de classe à Monza et à Silverstone, c’est clair le Team a démontré sa grande valeur technique et sportive. Un impact médiatique fort pour un budget raisonnable: nous avons pleinement justifié la présence de notre agence de communication.


Propos recueillis par Bertrand Villeret
Rédacteur en chef, ConsultingNewsLine


PBR Ravitaillement nuit
Ravitaillement de nuit pour la Courage - Ford  n°37 du Paul Belmondo Racing. Dans quelques heures le soleil se lèvera et les deux protos du Team Paul Belmondo Racing rejoindront l'arrivée des 73èmes 24 Heures du Mans..




LS
Le Prix  de la Communication 2005
a été remis au Paul Belmondo
Racing. Une belle récompense pour
le travail réalisé par La Squadra


Pour info:

www.lasquadra.org
www.lemans.org

Whoswoo
Jean Michel Pappolla


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JM Pappolla































































































































































































































































































































































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