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Mai 2006  

MIX 06 au Théatre Marigny
Interview : Jean-Christophe Cimetiere,  Responsable .NET de Microsoft France


Steve Ballmer le CEO de Microsoft était donc à Paris pour présenter sa vision du WEB 2.0 ainsi qu’ATLAS la « boite à outil » du Développeur web que Microsoft a concocté afin de permettre le développement au sein d’un monde complexe surnommé AJAX et comprenant des technologies aussi diverses que Html, CSS, Javascript, Xml, RSS... Jean-Christophe. Cimetiere le Responsable .NET de Microsoft France a bien voulu faire le point pour nous sur le monde complexe d’AJAX et l’outil ATLAS de Microsoft.

Jean-Christophe Cimetiere Steve Ballmer est venu présenter sa vision du WEB 2.0... Que peut-on retenir de son propos et en quoi  les évolutions récentes peuvent-elles
passer pour une évolution majeure ?

Jean Christophe Cimetiere : Steve Ballmer l’a rappelé : au delà du marketing associé et du Hype suscité par le WEB 2.0, nous assistons à une véritable évolution avec derrière une maturité technologique et une maturité des internautes. Une masse critique d’internautes actifs deviennent ainsi des producteurs d’information à travers les blogs, les videocasts, les portails photo... ou encore des sites participatifs tels que les forums... Les internautes savent donc ce qu’ils veulent faire et sont acteurs de leur communication. Ce qui les motive c’est de ne plus subir l’information : moins de télévision, plus d’Internet
et ça « chamboule plein de choses ».


Est-ce à partir de là que la technologie utilisée se doit de changer ?

Jean Christophe Cimetiere : Moins de télévision, plus d’Internet correspond à une observation sociologique. Des technologies d’échange et communication comme MSN ou d’autres pratiques non autorisées comme le « peer to peer » ont contribué à ce développement sociologique. Ensuite bien sûr, la technologie supporte cette évolution. Derrière le Web 2.0 apparaissent des fondamentaux technologiques : aujourd’hui la donnée n’est plus bloquée dans des bases de données Html. Elle apparaît sous plusieurs formes. Sous forme de flux que l’on peut diffuser, que l’on peut agréger et derrière cela on trouve RSS qui est une déclinaison de Xml.


Donc le RSS dont on a beaucoup entendu parler au cours du MIX 06 serait pour  les néophytes un pendant de l’XML ?

Jean Christophe Cimetiere : Tout d’abord, redéfinissons ces termes ensemble. XML correspond à la grammaire et à la syntaxe qui structurent les pages d’information que  l’on véhicule sur Internet. En comparaison à HTML, XML véhicule des métadonnées qui vont permettre aux applications de comprendre leur structure. D’autre part, le sigle RSS pourrait être défini comme Really Simple Syndication. Ce langage permet de syndiquer de l’information, c’est-à-dire de la regrouper par thèmes comme le font les moteurs de recherche.
XML est un moyen de formater de l’information structurée. A partir de là, échanger de l’information nécessite un accord sur un schéma de stockage qui est fondamental. RSS correspond à un de ces schémas. Il définit l’échange d’information de type «News» (titre, contenu, date de publication...) qu’il devient ainsi possible de partager. Désormais, l’information est transmise instantanément. En comparaison à la gestion d’une newsletter où vous savez qui est abonné à votre communication (où la base de données des abonnés doit être déclaré à la CNIL), et c’est vous qui « poussez » l’information. Avec RSS c’est utilisateur qui vient cherche l’information, et cela anonymement en général.
Cette méthode ne va pas faire disparaître les newletters, mais le RSS permettra de complémenter ce mode en permettant aux internautes de prendre des flux à leur initiative, selon certains critères et de les réactualiser. En ce sens, il ne sera pas nécessaire de déclarer des listes à la CNIL puisque les utilisateurs de flux ne seront pas déclarés. Les deux modes seront complémentaires.


L’information est une mise en forme de données qui appartient à son créateur. Cela posera-t-il des problèmes de Copyright ?

Jean Christophe Cimetiere : Nous parlons ici de technologie et non d’aspect juridique. D’un point de vue technologique et en partant du principe que l’on a acquis les droits de diffuser un contenu, l’internaute peut désormais syndiquer une grande quantité d’information. Le Billing, c’est à dire le paiement, sera vraisemblablement à développer lorsque nécessaire. Le RSS est bel et bien là et il peut-être utilisé comme on l’a vu tout au long de MIX 06. Ce qu’il faut retenir c’est que RSS est une façon de diffuser l’info.


On a entendu parler de SLE [tri sur flux RSS]. De quoi s’agit-il ?

Jean Christophe Cimetiere : RSS est une technologie fondamentale dans l’évolution du Web.  Basé sur XML, les flux RSS sont simples à utiliser, simples à produire et répondent à des besoins de diffusion d’information ne nécessitant pas d’infrastructure lourde.D’ailleurs, pour la petite histoire, Microsoft a inventé Channel Definition Format (CDF), un format utilisant XML, qui permettait de faire du push dans Internet Explorer 4.0. On peut considérer CDF comme l’ancêtre de RSS ! Les propositions d’extension avec SSE (Simple Sharing Extensions) et SLE (Simple List Extention) sont des contributions pour faire évoluer RSS. SSE a été conçu pour résoudre le problème du partage d'information; l'agenda qu'une personne en entreprise souhaite partager avec sa famille est le premier exemple qui vient à l'esprit. L'idée de départ était donc de commencer avec quelque chose de vraiment très simple s’appuyant sur des éléments répandus et standards. RSS répondait bien à cette définition: largement adopté, standardisé, simple. L'étendre pour véhiculer des données de réplication semblait une bonne idée. SSE est donc un moyen de répliquer des Item d’un flux RSS. Donc si l’information traitée peut être publiée dans un flux RSS, alors il est pertinent de considérer SSE pour permettre un partage et une réplication bi-directionnelle entre clients consommant/mettant à jour un flux XML. Pour SLE, c’est encore plus simple :  SLE est un ensemble d’extension à RSS qui permettent de faire
 très simplement des petites applications qui vont exploiter les flux RSS. SLE permet entre autre de trieet filtrer facilement un flux RSS. Exemple sur amazon:

http://xml-us.amznxslt.com/onca/xml?SubscriptionId=
1FJCCJ9W5JQJB6WDRM02&ListId=BUWBWH9K2H77&Style=http%3A%2F%2
Fimages.amazon.com%2Fmedia%2Fi3d%2F01%2Famzn-wishlist-xsl-1-0
.css%3Fv%3D1.0-0&ListType=WishList&ResponseGroup=ListFull%2C
Large%2CReviews&Service=AWSECommerceService&Operation=ListLookup



On considère RSS  comme un élément majeur dans la façon de «consommer» les informations sur le Web. Bien sûr les flux RSS peuvent être consommés dans un navigateur ou dans un RSS Reader, mais de plus en plus ils pourront également être consommés par des applications métiers.

Windows intègre une «RSS Platform» qui sera disponible sur Vista en natif, et sur Windows XP avec IE7. Les APIs sont programmables en COM et en .NET et prennent en charge les différents formats autour de RSS. Cette « RSS Platform » a bien sûr vocation à être exploitée par les applications développées sous Windows. Le schéma ci-dessous (extrait du PPT plus complet sur le sujet en PJ) donne une vue plus générale :





Donc RSS est un dérivé de XML permettant de gérer les flux d’info. Que peut-on dire  des autres acronymes entendus au MIX 06 : Ajax par exemple ?

Jean Christophe Cimetiere : Ajax est un acronyme qui signifie « Asynchronous Java Script XML ». Ce terme regroupe les nombreuses technologies qui font le web : HTML (standard de contenu des pages web), CSS  (les pages de style qui permettent un affichage homogène lorsque l’on passe d’un navigateur à un autre), le Javascript (langage qui permet d’avoir des exécutables dans une page  web), XML,... En résumé, AJAX rassemble l’ensemble des technologies utilisées par les navigateurs modernes tels que Microsoft Internet Explorer 6 ou Firefox 1.5.. Auparavant, la technique de base était d’appeler des pages HTML via un navigateur. Désormais, lorsqu’une page évolue, les corrections s’intègrent directement dans celle-ci grâce au protocole HTTP. Cette évolution correspond à Ajax.
Cependant, Ajax est un corpus technologique complexe à partir duquel il n’est pas simple de développer des applications Le développement d’applications stables et portables sur tout navigateur est quelque chose qui devient difficile.



C’est donc là qu’interviendrait Atlas votre outil de développement ?

Jean Christophe Cimetiere : Atlas est le framework de Microsoft dédié au développement d’applications web pour créer des sites Ajax sans avoir à rentrer dans le code, c’est-à-dire sans avoir à écrire tout le détail du code Ajax (Javascript, etc). Atlas prend en charge notamment la portabilité entre les navigateurs (IE, Firefox, Safari).


MIX 06 a consacré toute une série de produits Microsoft. Que peut-on dire de l’évolution de Microsoft ? Il semble que le clivage OpenSource - Applications propriétaires ne soit plus aussi tranché ? Qu’en est-il ?

Jean Christophe Cimetiere : En 2005, Microsoft a dépensé 7 milliards de dollars en Recherche & Développement. Nous cherchons à obtenir de la valeur intégrée sans que l’utilisateur soit obligé de développer ses outils où d’aller chercher un peu partout ses briques. A titre d’exemple, Office est désormais un ensemble complet d’outils de travail en groupe. Bien sûr Microsoft reste en concurrence avec certains produits comme Linux, Open Office ou MySQL, dont le modèle de développement est l’Open Source.
A fortiori, Microsoft n’exclut pas le modèle Open Source. Certains de nos projets le sont et nous proposons également des projets en Shared Source. Par exemple, CLR (Common Langage Runtime) est le cœur de la plateforme .NET, notre plateforme applicative qui forme clairement le monde dans lequel les ingénieurs développent aujourd’hui sur une base Microsoft. Nous encourageons des projets Open Source comme DotNetNuke, un portail autour duquel il est possible de travailler et d’intégrer chez un client. A partir de là, nous vendons de l’infrastructure serveur sur une plate-forme Microsoft.
En conséquence, nous ne sommes plus concurrents de l’Open Source mais uniquement  des produits Open Source. Tout dépendra donc des produits à développer, du choix qui est lié à la valeur de ce que cela procure. Nous sommes face à deux logiques - une d’ouverture et une valorisation - et donc deux philosophies complémentaires pour les créateurs.


Microsoft s’est tourné depuis 1995 vers les services. Qu’en est-il ?

Jean Christophe Cimetiere : Il faut bien préciser de quoi on parle. Concernant les services d’intégration logiciel (développement, installation, configuration, etc…), ces activités sont faites par nos partenaires (SSII, éditeurs de logiciels, Web Agency). Microsoft est un éditeur de logiciel dont la vocation est de fournit une plateforme logicielle complète, avec pour principes, une philosophie «des 3 i» :

- Une plateforme" Intégrée" pour faciliter l’assemblage
- "Interopérabilité" avec des produits tiers, grâce à des points de branchement
  autour d’un cœur intégré.
- "Industrialisation". Pour rationnaliser la chaine de production et d’administration
  du logiciel en entrerprise.

L’évolution notable en matière de services, c’est le développement important de la stratégie «Software As A Service», avec les offres autour de Microsoft Live et notamment Office Live. Pour Office Live, l’intérêt est de compléter les logiciels installés sur le poste client, par des services de collaboration, directement utilisable, sans installation d’infrastructure. Mais nous restons persuadé que pour Microsoft, le modèle d’éditeur de logiciel est tout a fait pérenne, simplement les modes de distribution évoluent.


Ces possibilités d’ouverture alliées au fait que 80% des applications tournent sur Windows ne posent-elles pas des problèmes de sécurité ? On se souvient des problèmes de l’été 2003.

Jean Christophe Cimetiere : La sécurité reste un problème de l’informatique en général. Il est évident qu’avec la part de marché de Windows, l’impact en cas de problème est important. Nous plaçons la sécurité depuis plusieurs années au cœur de nos produits : revues de codes...
Les dernières version des produits ont eu bien moins de problèmes et de correctifs, mais nous restons vigilents. Les produits tiennent compte « By Design » de la sécurité, c’est d’ailleurs un des axes majeurs de Vista, la prochaine version de Windows.



En conclusion de cette journée dédiée au WEB 0.2 que peut-on retenir de ce  MIX 06 ?

Jean Christophe Cimetiere : Suite au succès rencontré par l’édition américaine de Mix’06 à Las Vegas en mars dernier, la filiale française a décidé de proposer le même type d’événement aux développeurs et aux responsables Internet français. Les participants au Mix’ 06 ont bien compris l’enjeu du Web 2.0. Près de 800 personnes ont assisté à cette édition française. Parmi eux, nous avons pu dénombrer approximativement un tiers de développeurs (sites web, webmasters, designers), un tiers de décideurs (stratégies, marketing) et un tiers de décideurs techniques tels que les DSI.
L’événement a rencontré un grand succès. Les participants ont pris conscience de l’importance du phénomène Web 2.0 dans lequel Microsoft souhaite avoir une grande influence.




Propos recueillis par Bertrand Villeret
Rédacteur en chef
ConsultingNewsLine




Pour Info
www.microsoft.com/france



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