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Juillet 2004  
Mise en ligne de ConsultingNewsLine 

C'est en un mois de juillet plutôt chargé en actualités que sort officiellement notre site d'information dédié aux métiers du conseil. Bienvenue donc sur ConsultingNewsLine. Bienvenue à bord et bonne lecture ...

Comme on est jamais à l'abri d'une réussite et que tout peut arriver un jour, même si ce n'est pas avec la ponctualité d'une horloge cosmique, juillet est, et restera donc le mois de notre mise en ligne officielle. Un mois tout particulièrement chargé en  info de toutes sortes. Des bonnes comme de moins bonnes. En  commenençant par les bonnes observons la capture de Valoris  par Sopra. Le cabinet de Bechara Raad et Kattar Chkaiban est ainsi et enfin sous l'aile d'un plus grand que lui et n'a plus a regretter son absence d'introduction en bourse. D'un autre côté Sopra reforce son pôle conseil et étend sa présence en Europe. A noter maintenant une date qui dés à présent restera dans les annales: le 7 juillet.  C'est en effet la date que Syntec Conseil en Management avait choisi pour présenter les résultats chiffrés de son enquête annuelle, enquête laissant espérer une légère embellie après deux années de repli du secteur. C'était aussi le jour choisi par Altran Technologies pour lancer une grande campagne de recrutements, preuve si l'en était besoin du retour progressif à la normale du secteur informatique et technologique. Un groupe Altran qui venait de réussir la veille son émission d'obligations Oceane le mettant en position favorable pour l'échance de son emprun remboursable de janvier 2005. Las, hasard de calendrier ou maneuvre calculée, c'est aussi la veille que dans une campagne médiatico-juridique d'une rare ampleur la justice décidait l'incarcération de l'actuel Directeur général du groupe dans un ensemble de mises en examen plus large.  Conséquence immédiate de cette déferlente judiciaire, malgré une croissance du CA de 4% pour le second trimestre, le titre Altran ne tardait pas à chuter de près de la moitier de sa valeur, passant de 10,38 Euros à 5,23 en quelques semaines, et perdant au passage une grande partie de ce qu'il avait gagné dans sa remonté continue depuis un an.  On aurait voulu le faire exprès qu'on ne s'y serait pris autrement diront certains. Un point de vue qu'Agatha Christie n'aurait certainement pas renié, elle qui aimait à rappeler que toute coïncidence vaud d'être notée, quitte à être rejetée ultérieurement comme n'étant qu'une coïncidence. De quoi accréditer en tous cas la complainte réitérée du groupe concernant une tentative de déstabilisation qui aurait débuté en avril 2002. A l'origine de l'affaire, des publications financières pour 2001, contestées depuis lors, faisant notamment état de 70 millions de factures à établir, lesquelles auraient pu contribuer à leurer l'investisseur en influençant notamment le taux d'inter-contrats... Or un examen des chiffres d'Altran montre notamment que pour un groupe de 18 000 personnes dont le CA monde avoisinait les 1278 Millions d'Euros en 2001, 70 millions représentaient ~5,5% du CA. Aussi on ne voit pas comment ils auraient pu influencer fondamentalement les marchés alors que la croissance du CA était à l'époque de + 42% par rapport à l'année précédente, notamment par croissance externe - avec les conséquences complexes sur les chiffres de l'entreprise. Une affaire d'autant plus étrange que pour l'instant les sociétés d'audit du groupe ne semblent pas avoir été mises en cause. Une chose par contre est sûre, les conséquences humaines et manageriales sont importantes au sein d'un groupe dont l'exécutif a été sévèrement touché mais où la solidarité des dirigeants envers leur Directeur général semble forte et la confiance des clients maintenue. Après les campagnes de dénigrement des grandes sociétés d'audit de ces dernières années devra-t-on voir régulièrement à la une des campagnes où sont montrées du doigt les sociétés de conseil et de services? Souhaitons qu'il n'en soit pas trop souvent ainsi et que les grandes manoeuvres financières n'instrumentaliseront pas la justice,  la démocratie comme le business n'y resisteraient pas. A ce titre la palme de l'info pour juillet revient à la justice américiane qui viendrait tout juste de mettre en examen Kenneth Lay, le Patron d'Enron, dont la presse américaine ne se lasse pas de rappeler en pleine campagne présidentielle qu'il aurait financé les campagnes politiques des présidents Bush. D'où la résurgence d'une question que tout le monde s'est un jour ou l'autre posée et qui restera peut-être à jamais sans réponse: aurait-on en l'an 2000-2001 sacrifié l'une des plus vielles sociétés d'audit mondial sur l'autel d'une élection présidentielle?

Bertrand Villeret,
Rédacteur en Chef de ConsultingNewsLine,


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