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29 octobre 2007

Air France à la dérive...

Avec sa enième prise d'otages, l'opérateur aérien historique donne une fois de plus le mauvais exemple. Un exemple qui n'a plus rien d'exceptionnel puisque la "non qualité" commerciale est devenue coutumière à l'entreprise, malgré sa privatisation. Démonstration en vol...

Démonstration en vol...ou plutôt au sol, voire même au raz des marguerites, car coincer les passagers et ne pas leur donner d'information est certainement devenu une des formes d'agression professionnelle les plus aiguës, torture jusque là réservée aux usagés du métropolitain. Et que dire du stress généré chez ceux qui partant en vacances voient leur rare moment d'évasion transformé en un catastrophique "Camping à l'aérogare" ? On s'étonnerait presque du faible nombre de plaintes déposées par les passagers auprès des tribunaux compétents... Mais il est vrai que le sentiment de lutter contre le vent était jusqu'à présent celui qui dominait, comme un sentiment de culpabilité, savamment entretenu : comment en effet un oisif voyageur pouvait-il s'en prendre à un camarade travailleur qui portait haut les couleurs de la France dans un uniforme Lacroix du même bleu, blanc et rouge que le ciel ?  Pourtant les nombreux passagers qui se  faisaient gruger auraient bien été inspirés en rappelant l'opérateur aérien historique à ses devoirs commerciaux, car la dérive à laquelle ils assistaient était révélatrice autant du déclin rampant de sa qualité de service que d'un sens aigu (et fort ancien) de la manipulation par son personnel et les syndicats qui le représentent. Le temps de l'amertume et des représailles serait-il venu?


La manipulation
Ainsi, et alors même que le bras de fer se met en place entre le gouvernement et la SNCF, pour des motifs qui vont de l'évolution des régimes de retraites à l'ajustement du droit de grève, le personnel navigant d'Air France, qui n'en est pas à son premier coup de force, choisit tranquillement à la veille des vacances de la Toussaint de s'inviter dans le débat  au titre que  " tout ce qui est pris ne sera plus à prendre", la langue française lui étant au passage favorable puisque structurée pour en appuyer la rhétorique : prendre l'air , prendre son envol, prendre son dû, prendre son temps, prendre ses otages... Le résultat est celui que l'on sait et l'avenir dira ce qu'en seront les conséquences économiques, sachant déjà qu'en terme d'image il n'y aura pas photo. 


La non qualité
Pour ce qui est de l'autre aspect des choses maintenant, à savoir celui de la dégradation progressive de la qualité, de la lente dérive de l'avantage compétitif qui fut historiquement celui d'Air France, il est clair qu'il est bien réel et d'autant plus dangereux que nous sommes entrés dans une ère de redoutable concurrence globalisée pour laquelle aucune compagnie aérienne ne pourra plus jamais se replier sur son espace domestique...  Ô Guynemer, Ô St Ex... vous qui saviez ce qu'est le don de soi, l'ambition pour les autres... et l'odeur du cambouis...

Pour éviter de faire trop long nous nous bornerons à ne citer seulement que les exemples qui ont touché notre rédaction et seulement sur des sujets d'intérêt pour nos lecteurs consultants. Malgré cette restriction, la statistique n'est guère élogieuse : congrès FEACO 2006 à Budapest, vol AF 1694 du 8 nov,  3 heures de retard pour cause d'informatique hors service. Congrès FEACO 2007 à Varsovie, vol AF 2346 du 3 oct : 1 heure et demi de retard pour cause... d'informatique hors service... Doit-on s'attendre par régression linéaire à des vols enfin à l'heure pour le congrès de la FEACO en 2008 ?
Il est vrai que les consultants de haut vol se portant au chevet de l'informatique, ça ne doit pas manquer !  Nous pouvons même en fournir une liste complète. Vous nous permettrez toutefois de rester discrets sur ces bonnes maisons. D'autant qu'il n'y a peut-être pas dans la société sus-citée que de mauvais outils... mais peut-être comme un sens de l'intérêt personnel... "navigant",  voire même dérivant?


Aussi, à celles qui bercent nos voyages jusqu'à un âge déjà bien avancé, et aux gentils garçons qui les accompagnent, dont l'amabilité au vu des grèves présentes pourrait bien n'être que feinte, nous nous permettons respectueusement de rappeler que la concurrence, "ça existe". Pour preuve,  Easy Jet  recrute! Surveillez donc vos vis a vis...

Bertrand Villeret
Rédacteur en chef, ConsultingNewsLine



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