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4 janvier 2008


Critères d'évaluation : l'Etat a choisi Mars & Co
La nouvelle s'est répandue hier que les ministres du gouvernement feraient bientôt l'objet d'une évaluation selon certains critères.  A Matignon on indique aujourd'hui que seuls des outils d'évaluation des politiques ont été développés et que c'est Mars & Co qui a été choisi pour accompagner cette démarche. Cette phase étant maintenant terminée, le cabinet ne devrait pas réaliser d'audits. Par ailleurs sur la trentaine d'indicateurs définis pour chaque ministère, tous n'auraient pas vocation à être publiés

A en croire la presse généraliste datée d’aujourd’hui, et suite à des rumeurs qui circulaient dés la veille, des «critères d’évaluation mis au point par le gouvernement» devaient permettre dans les semaines qui viennent de juger l’action des  ministres du gouvernement. Pour les développer, Matignon aurait ainsi fait appel au cabinet «d’audit privé» Mars & Co. Selon d’autres sources ce seraient «des consultants privés» qui auraient développé une «trentaine d’indicateurs» de performance comme «le nombre d’étrangers admis au titre de l’immigration pour du travail» pour l’Immigration, «la fréquentation des lieux culturels gratuits» pour la Culture, ou encore «le taux d’application de la loi sur la récidive» pour la Chancellerie, «le nombre de brevets déposés» pour la Recherche et «le nombre de dossiers de surendettement» pour le Haut Commissariat aux solidarités... entre autres.

Pour ce qui est de Mars & Co, nos lecteurs auront rectifié d’eux-même. Il ne s’agit bien entendu pas d’une société d’audit mais d’un cabinet conseil bien connu de la place de Paris, spécialisé dans la stratégie et le management. Créé par Dominique Mars, un ancien Manager du Boston Consulting Group, Mars & Co s’est fait une spécialité de n’avoir qu’un seul client par domaine, critère qui n’est pas toujours vérifié par tous les conseils en stratégie et qui est un des fondamentaux de Mars & Co. Cette caractéristique a-t-elle influée sur le choix du cabinet ? La question reste entière. Du côté de Matignon on indique que s’il n’y a pas eu d’appel d’offre public, ce qui donne une idée de l’étendue de la mission, il existait une procédure de sélection. Questionné sur les batteries d’indicateurs par nos soins Matignon s’est empressé de rectifier nombre d’éléments qui sont apparus dans la presse. D’abord nous informe-t-on «la liste des indicateurs n’a pas été fournie», les «mesures selon certains critères n’ayant pas pour vocation à être publiées». Ensuite, et cela fixe l’étendue du travail réalisé, chaque ministère aurait développé une batterie de 30 indicateurs. Ainsi Mars & Co aurait été «associé à la rédaction de ces indicateurs chiffrés permettant de mesurer l’action du gouvernement». Car le point essentiel pour les Services du Premier Ministre serait bien celui-ci : «jauger des politiques et s’inscrire dans le long terme». Donc les batteries d’indicateurs seraient avant tout un moyen de «suivi interne» de l’action du Gouvernement. Il ne serait donc pas prévu, pour l’instant, «d’audits externes» et si tel devait être la chose ultérieurement, pour publication, on peut penser qu’il serait fait appel à une société d’audit autre que le cabinet qui a identifié les éléments quantifiables. Ce travail «d’identification et de sélection des éléments quantifiables» aurait ainsi été terminé «fin novembre», et l’on nous confirme «qu’à ce stade la communication reste limitée». Le Premier Ministre «devrait maintenant en discuter avec son gouvernement dans la seconde quinzaine de janvier».

A la question concernant la genèse du projet il nous a été indiqué que  «c’est Nicolas Sarkozy qui avait en premier lieu fait établir ce type de dispositions pour son ministère alors qu’il était encore Place Beauvau» et que «Thierry Breton avait par ailleurs fait établir des batteries d’indicateurs à Bercy». Enfin on nous a rappelé les promesses du futur président pendant la campagne quant à «l’action du gouvernement qui serait soumise à l’examen». Si l’idée de départ était de s’inspirer quelque peu de la Delivery Unit de Tony Blair,  à l’arrivée le schéma devait être toutefois différent et «plus personnalisé sur le suivi des politiques».

On le voit, il s’agit donc aujourd’hui de la mise en place d'outils de suivi à long terme comme il en existe dans les entreprises et certaines administrations depuis de longues années : indicateurs, contrôle interne, audit externe, reporting, certification des rapports... Pour l'instant le Gouvernement en est au stade de l'établissement des indicateurs, rien de plus, mais c’est déjà beaucoup.

Bertrand Villeret
Rédacteur en chef
ConsultingNewsLine


Pour Info :
http://www.marsandco.com/index_en.html
http://www.premier-ministre.gouv.fr/en/


Images :
B. Villeret, Quantorg 2007

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